@http://ladyisfirst.blogspot.com/En mettant cette robe, Pippa savait-elle qu’elle créerait une telle réaction médiatique. Sûrement pas. Elle a probablement juste voulu être à son avantage pour un évènement très médiatisé. Seulement voilà, les médias du monde entier y était présents, plus de 8.000 journalistes pour couvrir l’évènement. Des journalistes qui se sont empressés de parler des formes de la sœur de la future mariée. Avec parfois des dérapages. Comme cette « Ode à Pippa » sur le site de la RTBF, dans laquelle la journaliste explique que tant qu’elle reste si bonne, elle aura tout ce qu’elle veut… une information importante, merci la RTBF.
Cette réaction des médias est symptomatique de la manière dont on considère les femmes et leur corps dans notre société. Une femme doit être belle. Elle doit être féminine. Tant qu’elle reste belle, elle aura ce qu’elle veut. Une exigence de plus en plus présente sur nos épaules depuis l’avènement de cette société médiatique, qui parle du corps des femmes comme s’il s’agissait de décrire les avantages du dernier écran plat. On ne s’intéresse pas à la personnalité de Pippa. On ne connaît (et n’utilise) même pas son vrai nom. On utilise un surnom qui lui a été donné par ses parents. Il n' y a pas de meilleure manière d'infantiliser une femme.
Avec Facebook et la téléréalité, cela n’a pu qu’empirer. Nous sommes maintenant dans un vrai culte du corps. Il suffit de voir les magazines féminins à l’arrivée du printemps, pas un numéro n’oublie le fameux sujet du « régime-miracle-à la mode-qui marche sans se priver ». De quoi faire fondre les rondeurs gagnées cet hiver. Comme si toutes les femmes se goinfraient de tartiflettes au fromage pendant 6 mois. Comme si toutes les femmes avaient un problème avec leur poids. c'est vrai qu'avec les femmes qu'on médiatise, il y aurait de quoi. Est-ce que ça existe encore aujourd'hui, une femme qui se sent bien dans son corps ?
Mais rassurons-nous, pauvre moches, Pippa, elle aussi, peut avoir ses mauvais jours. Il suffit d’une photo d’elle faisant son jogging sans maquillage pour que la presse en fasse un article. Cette société ne nous donne pas le droit d’être moche, même un jour. Les médias adorent nous donner des modèles à descendre. Ils jouent sur le fait qu’on veut s’identifier à elle, mais qu’on n’est pas elle. Donc, c'est censé nous faire du bien de voir qu’elle peut être moche aussi.
@http://www.lameuse.be/
Rien de ça dans Fast and Furious. Parce que les moches ne résisteraient pas au casting. Il s’agit de plaire aux mecs, aux vrais ! Des voitures, des explosions, des armes, et des femmes. Mais pas n’importe lesquelles surtout. Il faut des filles à la limite de l’anorexie et qui accepte de se déshabiller facilement. Les actrices expliquent en interview que leurs personnages sont des femmes fortes et courageuses, et que donc ce film est aussi pour les femmes. Disons que séduire un mec en bikini n’est pas vraiment ce qu'on peut appeller une femme courageuse.
La femme doit utiliser son corps pour séduire. Jouer dans un film où les femmes tiennent finalement rarement le volant (parce que femmes au volant, mort au tournant ?), ce n’est pas avoir un rôle de femmes courageuse ou forte. Simone de Beauvoir était une femme courageuse. Arundhati Roy est une femme forte. Les femmes qui manifestent en Egypte ou en Syrie sont courageuses. Pas un personnage de film d’action primaire. Ces vraies femmes courageuses ne sont malheureusement plus des modèles dans nos sociétés de l’image.
Cette image de la femme-objet est plus que visible dans les clips vidéo. On y montre des femmes faciles, intéressées par l’argent (parce que quelle femme sensée pourrais être intéressée par Snoop Dog ? ) et toujours prêtes à danser lascivement.
Et ne parlons pas de la publicité :
Pour être une femme moderne, il faut montrer son coprs et s'assumer. Mais comment assumer son corps avec les modèles de nos médias? Nos adolescents et adolescentes grandissent en regardant ces clips. Quelle image de leur corps peuvent-ils avoir après ? Et quelle image ont-ils de la sexualité ? Suffit-il d’être plein de fric pour avoir toutes les filles qu’on veut. Suffit-il de danser à moitié nue pour être aimée ? Parce que l’attribut du parfait mâle est le collier Bling Bling, le grosse voiture et la femme. Juste un objet de plus à se payer. D’ailleurs, on a pu constater la déception de s hommes du monde entier en apprenant que Pippa était fiancée. Un objet de moins à posséder. Mais rassurez-vous, il y en a plein d'autres.
Imaginons une réalité alternative, imaginons qu’on se soit intéressé aux fesse d’Harry, le frère de William. On aurait pu lui écrire une ode à lui aussi :
Oh Harry,
Tes royales fesse nous font rêver
Dans ton costume militaire, tu es à croquer
Tant que tu suivras les traces de ton papa
Personne ne pourra te refuser ce que tu voudras
Même pas de te marier avec moi !
@http://mode.glamourparis.com/
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