samedi 31 décembre 2011

Rétrospective 2011 – les pires publicités

La nouvelle année approche à grand pas. A l’heure des bonnes résolutions, des bilans et autres rétrospectives, Actufeministe vous propose son classement des faits qui ont marqués 2011.


S'il y a bien un sujet qui me donne le plus de travail, c'est bien la publicité. Parce qu'elle joue sur des stéréotypes plus que sexistes, et sur une vision effrayante du corps féminin. Néanmoins, tous les publicitaires avec lesquels j'ai discuté m'expliquent que la publicité suit les modèles de la société, plutôt que de prendre le risque d'en créer de nouveaux. Un constat encore plus inquiétant car cela signifie que ces modèles sont encore profondément ancrés dans notre société (et que la publicité n'aidera pas à s'en défaire ). 2011 n'a pas été avare en dérives (ou délires) publicitaires. Petit top 10.


En dixième position, félicitation à ceux qui l'ont imaginé, c'est une publicité pour le voyagiste français, LastMinute. Le voyagiste propose des réductions pour des hôtels...Mais il précise bien "avec service de chambre inclus" (comme dans tous les hôtels du monde sauf ceux de passes, et encore). De par cette précision, la publicité surfe ouvertement sur l'affaire DSK, et l'agression supposée d'une femme de chambre par l'ex-directeur du FMI. Face au tollé suscité, la publicité est retirée. 






C'est encore un voyagiste que l'on retrouve en neuvième position, Ryanair, qui nous promet "des tarifs extraordinaires et des hôtesses chaudes". Cette publicité sera notamment publiée dans le Soir sur la page à côté de celle consacrée au procès de Sadia. Là, on se dit que ça frise l'indécence. Pourquoi une hôtesse en maillot ? Ça arrive souvent dans un avion ? Pourquoi la bouche entrouverte,  pourquoi le pouce dans la culotte ? Toutes des questions que le porte-parole de Ryanair balaie d'un revers de la main en traitant de "prudes" les remarques qui lui sont faites. Encore une fois, la morale vole au secours d'une vision archaïque de la femme. 


http://www.crash-aerien.aero

Venant d'une compagnie qui est fière de présenter un calendrier mettant en scène ses "hôtesses" chaque année, on en attendait pas moins.


http://femininlemporte.blogspot.com



Huitième position, voici une publicité pour une société qui vend des bonbonnes d'eau. Avec une question on ne peut plus claire en tant que slogan: "On prend un verre ensemble? ", elle met en scène une femme tout en décolleté et bouche entrouverte. Avec de tels arguments, c'est sûr, les hommes vont laisser tomber la bière pour l'eau en bonbonnes de cette société. 






A la septième position, je place la publicité pour une marque de cidre qui explique, avec de belles équations, qu'une femme, ça ne doit pas boire de bière, une femme, ça préfère du cidre Stassen rose. Ce qui m'avait fait dire qu'une femme, c'est comme un Gremlin, si on ose lui donner de la bière, des effets inattendus sont au rendez-vous. 




En sixième position, c'est encore de bière qu'il s'agit, avec la superbe campagne de Jupiler qui veut bien sûr faire consommer de la bière, mais aux hommes uniquement. A nouveau, on retrouve la même idée, une femme ne boit pas de bière, c'est une boisson pour "hommes". Ce qui explique aussi que Jupiler met entre guillemet le mot solde. Les soldes, c'est pour les femmes, pas comme la bière et pas comme les "soldes" de Jupiler.




En cinquième place, plusieurs campagnes pour des voitures, sous le signe de "la femme est une voiture comme une autre"... En effet, grosse tendance en 2011, comparer la voiture à une femme. Dans le langage courant, cette comparaison est déjà effective puisqu'on appelle l'arrière d'une voiture, "le cul", et les seins d'une femme "le pare-choc" ou "les airbags". Et c'est là-dessus que la publicité joue. Spécialistes du genre, les marques Alpha Roméo et BMW.

 "Regarde-moi, touche-moi, effleure-moi, possède-moi (?), contrôle-moi (sic), exalte-moi, protège-moi (re-sic), déteste-moi, quitte-moi, aime-moi, retiens-moi, Je suis Guiletta" nous dit la voix de femme de la publicité Alpha Roméo. "Mieux que des mots, essaie-moi". La réification est complète, c'est la voiture qui nous parle sous les traits et la voix d'une femme. On est dans le registre de l'ordre, le tout mélangeant des images de femmes et de voitures. Giuletta, une voiture-femme à contrôler (parce qu'on a plus de mal à contrôler les vraies, de femme ?).




Tant que la femme est la voiture et ne roule pas. Je suppose.

BMW, c'est mieux, il exalte (sic) l'esprit de compétition de ces messieurs en matière de dames. La voiture est trop belle pour les autres. Comme avoir une très jolie femme à ses bras, rouler dans une très jolie voiture est signe de bon goût. La version  néerlandaise est encore plus claire, vous aurez un coup de foudre pour la voiture.



Tant qu'on en vient pas à faire l'amour avec sa voiture...

La femme, un objet comme un  autre.

C'est H&M (une marque appréciée des adolescentes) qui gagne la quatrième place, avec la publicité pour leur lingerie, dans laquelle ils ont admis avoir entièrement créer des corps par ordinateur pour ensuite "coller" dessus les visages de différents mannequins. La supercherie est évidente, quand on y regarde de plus près, les corps sont exactement les mêmes, avec la même position. Ici se pose la question de la responsabilité sociétale de la publicité. Si même le corps des mannequins n'est pas assez "bien" pour la pub, il faut se poser des questions.

http://www.goodvertising-blog.fr


Pourquoi des femmes maigres, pourquoi des femmes lisses? La femme de ces publicités, comme celle de beaucoup d'autres, ressemble presque à un enfant. Pas de hanches, pas de seins, pas de formes, pas de cellulite, aucune imperfection. Effrayant. Il existe bien entendu des femmes minces et en excellente santé. Mais pourquoi ne montrer que ces femmes-là dans nos publicités quand il en existe une multitude d'autres?Pourquoi ce modèle, pourquoi cette femme pour représenter LA femme?  On nous montre des mannequins minces ou maigres ? Qu'on nous montre aussi des femmes plus fortes. Et qu'on ne me parle pas de Dove, qui a bien réussi son coup marketing mais montrer des femmes "rondes", TOUTES les femmes, sérieusement ?

http://thesituationist.wordpress.com

Troisième place, c'est encore un problème de Photoshop. Il s'agit des publicités Inno qui m'effraient depuis un petit temps déjà, mais alors pour la Noël, là ils ont fait fort.

https://www.epargnezetcueillez.be
Des bras et des jambes en "bâtons", un cou horrible, des hanches impossibles, une coiffure année 50 et un regard absent. Joyeux Noël, voici Barbie, la femme plastique.

Deuxième place, une publicité qui a fait la polémique et n'a pas duré longtemps, c'est celle de la marque Veet, qui conseille aux femmes (et surtout aux jeunes femmes) de s'épiler intégralement le vagin (ça fait plus de rasoirs de vendus, non?) sous fond de musique infantilisante, de chambre rose, et d'une... chatte. Qui chante que "quand mon minou est tout doux, il aime être caressé partout". Joli. Encore plus joli, le chat voyeur à la fenêtre et le site web qui accompagnait la pub vidéo. Sur ce site très interactif, on pouvait  épiler la "chatte" avec des bandes Veet, bien sûr. Ensuite un gros matou arrivait pour vous dire si elle était assez bien épilée ou pas. L'autorité de l'homme, qui ne souffre aucune exception, même quand il s'agit du plus intime. Et quand ton vagin est épilé, là seulement il vaut vraiment le coup. Un message sous-jacent à vomir.




Un message qu'on retrouvait déjà chez Wilkinson, en faisant passer les femmes pour des connes qui chantent que "quand c'est court, c'est plus classe", en dansant comme des demeuréesn sous fond d'hommes à tondeuses cette fois. La métaphore n'est pas plus classe que chez Veet, elle.




Superbe, le "petit fourré à fourrer". Digne d'un Rimbaud ou d'un Baudelaire.


Et, attention les yeux, la première place est attribuée à Wiliam Lawson, ou le "No Rules, Just Sexism". Quand l'Highlander est un tombeur. Qui ne sait pas se faire à manger. Trop de cuites à l'alcool bon marché ? Ça abîme le cerveau.




Démotivant.

Une polémique? La campagne Osez le clito en France.

Une avancée positive? La campagne Nivéa pour une crème anti-rides, qui a été contrainte de s'arrêter à cause de l'utilisation d'un mannequin d'une vingtaine d'année (donc sans rides), que la publicité présentait comme ayant 40 ans.

Une déception ? Axe (Lynx dans les autres pays), qui ne sait plus quoi inventer pour être sexiste.

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jeudi 29 décembre 2011

Rétrospective 2011- Les "meilleurs" clips

La nouvelle année approche à grand pas. A l’heure des bonnes résolutions, des bilans et autres rétrospectives, Actufeministe vous propose son classement des faits qui ont marqués 2011.

Les clips de 2011. Disons tout de suite que je suis nostalgique du temps où le clip musical suivait une histoire cohérente (pas juste je baise celle-là, puis une autre puis bon allez une troisième) ou, au moins, montrait les musiciens jouant de leur instrument (et pas du corps de jeunes et jolies femmes, toujours dénudées et souvent très maigres). En 2011, il faut bien constater une tendance générale (avec le placement de produits de plus en plus ridicule, on dirait que c’est un concours à celui qui fera un placement de produit le plus évident), c'est l’utilisation du strip-tease féminin comme moyen de pallier à un manque évident de créativité, dans le morceau comme dans le clip. La femme objet et cadeau, qui se trémousse aux sons de musiques vides et répétitives.

 Comme dans le clip du morceau Dirty Dancer (sic) d’Enrique Iglesias et Usher et Lil’ Wayne (plus on est de fous, plus on rit ? Bientôt ils seront six pour un morceau qui pourrait très bien être « chanté »… par personne). Bon allez, il faut le leur concéder, au moins ici il y a un lien évident avec le sujet de la chanson. Les autres générations ont eu Dirty Dancing, nous on a Dirty Dancer (youhouuu). Le clip nous montre un Enrique (à mon avis accro au sexe) qui passe sa soirée à « commander » des strip-teaseuses à la place de pizzas dans une ambiance très futuriste, jusqu’à ce qu’il n’ait plus d’argent. Ca arrive, même aux meilleurs. Mention spéciale à la femme qui commence à avoir la même peau que celle d’une panthère, l’effet rend très bien et on comprend aussi très bien que la femme, c’est comme un animal. Sympa.


 

Un des commentaires sur Youtube me redonne néanmoins foi en l’humanité : « Cher Enrique, tu es l’homme le plus sexiste sur terre, une jeune fille de 15 ans qui a été amoureuse de toi pendant toute son enfance ».

«Coz Tonight, I’m fucking you», c’est cette promesse (ou menace, on ne sait pas trop) qu’Enrique nous fait dans un autre clip sorti cette année. Alors dans ce clip-là, il y a un vrai « scénario », il faut suivre, Enrique se rend dans une boite de strip-tease (bien sûr), il voit une fille dans une boite de strip-teaseuse, bon comme les strip-teaseuses l’ont bien chauffés quand même, il voit une femme qui a l’air plus ou moins normale assise dans un grand fauteuil et décide que bon il va se la faire. Et comme Enrique c’est un tombeur, un vrai, il la conduit dans des toilettes glauques et je vous donne en mille, il se la fait. Bien sûr. Bon après, il part à Mexico, on ne sait pas trop pourquoi. C’est pas ça l’important, l’important c’est que là il joue au poker (re-bien sûr) avec une blonde (re-re-bien sûr, il est tombé sur la seule bonde de tout Mexico) et là bon vu qu’il est toujours aussi accro au sexe que dans l’autre vidéo, il décide… de se la faire. Gros problème, l’autre conne qu’il s’est tapé dans les toilettes glauques là, la brune, elle l’a suivi. Et elle tombe sur lui alors qu’il monte avec la blonde se chercher une chambre. C’est pas de chance et on voit bien à sa tête qu’il s’en veut. Grand moment d’émotion. Mais Enrique a plus d’un tour dans son sac, il décide…. de se les faire toutes les deux. Plus, au bas mot cinq autres filles qui sont dans sa chambre et gesticulent derrière lui d’une manière bizarre, et en string s’il vous plait bien. On ne sait pas d’où elles sortent on ne sait pas d’où elles viennent mais c’est cool. Enfin vu l’air inquiet qu’il a Enrique, sa nuit a été longue. C’est vrai qu’un homme pour sept femmes, c’est une partouze tout ce qu’il y a de plus classique. Bien sûr. J’espère pour lui qu’un pote l’a rejoint quand même. Clap, scène finale, où Enrique fait le con sur son bateau. Il a pécho les deux meufs et, oh miracle, elles sont devenues lesbiennes, comme ça, d’un coup, vu qu’elles s’embrassent. Enrique, pose-toi sur des questions sur tes talents sexuels (sic). Enfin bref. Encore une utilisation du couple de femmes lesbiennes comme fantasme sexuel des hommes (et uniquement pour ça), alors que ce sont précisément ces femmes là qui n’en ont rien à faire des hommes. Dis, Enrique, c’est quand qu’on verra deux hommes s’embrasser et faire l’amour dans tes clips ? On se croirait dans un épisode de Tru Blood (série télévisée qui se dit subversive, je rigole), qui nous montre des scènes d’amour plus que pornographiques quand il s’agit d’hommes et de femmes, ou de deux femmes ensemble, pour autant qu’elles soient belles et jeunes, il ne faut pas abuser, mais ne nous montre aucune scène avec deux hommes (oui mais ça, ça ne plait pas aux hommes, aux vrais). Triste.


La version parodique est mieux( "Tonight, I'm... eating food"):




Sinon, on a aussi Shakira qui nous explique qu’elle est « rabiosa », donc « excitée », et on est ra-vi de l’apprendre. Ca change ma vie. Et donc vu qu’elle est « rabiosa », elle fait un lap dance de dingue pendant tout le clip (et soit elle est hyper photoshopée, soit j’ai mal vu les images de ses concerts, dans lesquelles elle me semble bien plus en « forme »). C’est elle qui est excitée, ou bien elle veut exciter ? Et en plus elle demande de venir plus près. Je ne sais pas pour vous, mais vu son regard de serial tueuse quand elle le dit, moi je ne le ferais pas (est-ce que je ressemble à ça quand je suis excitée ? ). Et puis, bon, elle mentionne quand même son père (« Papi ») et Pitbull sa mère (« Mami »), c’est dur de trouver des paroles intéressantes je le conçois, mais quand dans le même clip, elle se dit « excitée ».... A part faire un lap dance, faut avouer qu’elle ne fait pas grand-chose Shakira, elle va dans une boite de nuit, elle joue dans une baignoire remplie de balle-balles comme une enfant et elle se laisse porter (pourquoi ?) par des gens. Ok.





Même les musiciens électroniques s’y mettent. Nero et son single « Guilt », nous emmène dans une boite de strip-tease spéciale. La danseuse est très douée c’est sûr, mais attention, elle est aussi dangereuse. La femme-démon, c’est presque un trip catho ça. Monseigneur Léonard serait fier de vous.




On arrive à l’un de mes meilleurs amis de l’année, il est ex-aequo avec Enrique quand même, j’ai nommé Pitbull. Un grand artiste (est-ce qu’il sait ce qu’est une guitare ?). Non, non Pitbull remet tes lunettes s’il te plait. Voilà, je peux commencer. Je vais prendre la vidéo la plus récente, parce qu’au sinon, on ne s’en sort pas avec ce gai luron. Dans International Love, Pitbull rêve de se taper sa sœur, de fellation et de prostitution, avec trois danseuses dénudées qui se dandinent derrière lui, complètement inutiles. Comme le morceau. C’est peut-être ça le lien. Reconnaissons au moins un point à Enrique, lui quand il parle de « baiser », il n’appelle pas ça « aimer » (sauf dans la version censurée cela va de soi).






N’oublions pas non plus Sean Paul, qui a fait son grand retour en 2011, avec une nouvelle coiffure qui ne lui va vraiment pas, mais qui manifestement, ne l’empêche pas de se taper tout ce qui bouge, fait 40 kilos, deux fois sa taille et porte une jupe. Il est même accompagné de strip-teaseuses sur scène (pour détourner l’attention de la pauvreté musicale de ses chansons ?).





On s’écarte un peu du strip-tease (pas tellement, rassurez-vous) mais c’est pour mieux illustrer, par ce clip magnifique, ce que je disais plus haut sur la lesbienne utilisée comme fantasme masculin. Le clip « She doesn’t mind », mais il y a un peu de tout dans ce clip, notamment les hôtesses de l’air chaudasses, la femme qui ne sait pas boire son soda sans en mettre partout et se frotte les seins d’un air suggestif, etc. Ca me donne presque envie d’aller dans un aéroport.





Sean Paul, on a compris que t’avais un partenariat avec la marque d’alcool Rémi Martin, tu vas nous la mettre dans tous tes clips la bouteille (et plusieurs fois en plus) ? Par ailleurs, est-ce que tu n’essaierais pas de copier Pitbull avec le style « j’ai des lunettes de soleil même à l’intérieur ». Très « réussi ».

 Un dernier pour la route, c’est Snoop Dog, qui promet aux femmes qu’il va faire en sorte qu’elles soient « mouillées ». Moi, quand je vois ses clips, c’est clair, je ne mouille pas. A part mes yeux qui pleurent de rire. Très sexy tes sandales et ton vieux peignoir dégueu. Ca fait très mac effectivement, (comme ton manteau moche en fourrure et ton chapeau ridicule en passant) mais je suppose que c’est fait exprès. Etre sexy, on laisse ça aux femmes. Le clip, c’est un condensé de tout ce que j’ai dis plus haut, il est parfait pour finir l’article, des lesbiennes, de la partouze, avec juste Snoop Dog comme l’homme, le vrai, le seul de la situation, et du strip-tease. Vu que tu es un « artiste », tu ne te rends pas compte, quand tu « fais » un morceau, que le rythme est excessivement énervant. Je te le dis gentiment mais tu dois commencer à te poser des questions quand même David Guetta arrive à l’améliorer.





Avoir des filles faciles (ou facilement achetables, c’est pareil) et du fric, c’est ça l’important. Voilà l’histoire racontée par la plupart des clips vidéos aujourd’hui. Ca va tellement loin que même dans le clip de Maria Carey et Justin Bieber (sic), qui s’intitulent quand même « All I want for Christmas is you »,  en gros,  « je ne veux rien d'autre pour Noël que toi, je ne veux pas de cadeaux, je ne veux que toi à mes côtés » (re-sic), on se retrouve dans une galerie marchande (mais… pourquoi) avec un énorme placement de produit Nintendo DS, un Justin Biber à l’air attardé et une Maria Carey aux poses suggestives (ou puputtes), genre « tout ce que tu vas avoir pour Noël, c’est une fellation ». Logique.



Consomme, consomme, consomme. De l’alcool, des femmes-objets, des voitures, des Nintendo DS, Maria Carey… consomme ce que tu veux mais consomme. Ce n’est même pas étonnant pour de la musique commerciale.

Un point positif ? Cette année, 50 cents est mort, musicalement parlant.

Une polémique ? Beyoncé serait féministe. J’y avais répondu ici.

A lire aussi : Rétrospective 2011-les phrases chocs 

mardi 27 décembre 2011

Rétrospective 2011- les phrases chocs


La nouvelle année approche à grand pas. A l’heure des bonnes résolutions, des bilans et autres rétrospectives, Actufeministe vous propose son classement des faits qui ont marqués 2011.

On commence par les phrases, presque anodines en apparence mais qui nous rappellent qu’il y a encore du travail à faire.



Et 2011 commence fort dès février. Ce mois-là, un policier canadien en visite dans une Université de Toronto a l’excellente idée de donner ce conseil aux étudiantes : « Les femmes devraient éviter de s’habiller comme des salopes si elles ne veulent pas être agressées ». Joli. Surtout venant d’un représentant de l’ordre, c’est-à-dire quelqu’un chez qui les victimes de viols devront aller quand elles trouvent le courage de porter plainte. Pour peut-être entendre ce genre de phrases. Des étudiantes choquées décident de réagir à ces propos. Sous le mot d’ordre : « Nous en avons assez », elles rappellent qu’une femme victime de viol ne devrait jamais être tenue pour responsable. Et décident d’occuper l’espace public avec la Slutwalk, ou « Marche des Salopes ». Une initiative qui serait suivie dans le monde entier, prouvant par là un ras-le-bol général. De New York à New Delhi, en passant même par Bruxelles, des femmes et des hommes manifestent pour le droit de s’habiller comme on le veut. Pour rappeler que si une femme porte une mini-jupe, une jupe ou une robe, ce n’est pas parce que c’est une salope. Que quand je porte une mini-jupe, c’est pour moi. Et que ça, trop de gens l’oublient. Les hommes ont tendance à penser que si une femme porte une mini-jupe, c’est pour eux. Ils pensent que ça leur donne le droit de mater, siffler, crier. C’est rigolo. Parce que moi le matin quand je mets ma mini-jupe, je ne me dis pas, « vivement qu’un type dégueulasse me mate, et s’il pouvait me suivre dans une ruelle sombre et me violer, waw, encore mieux ». Non. Je me dis « tiens aujourd’hui, je mettrais bien une jupe » comme je pourrais me dire que je me mettrais bien un t-shirt rouge plutôt que gris, ce qui est déjà faire un effort, étant donné que je sais très bien les regards méprisants, d’hommes comme de femmes, de toutes origines et de tout âge. C’est ce qui me faisait dire dans cet article, qu’après s’être battue pour porter le pantalon, il faut maintenant se battre pour le droit de porter une jupe. Qu’on me mate ou qu’on me siffle, je n’en ai rien à faire. Au contraire, ça me fait chier. Tu me trouves jolie dans ma mini-jupe. Très bien. Moi aussi je trouve des mecs vraiment canons. La petite chemise bleue que celui-là a choisie ce matin est du meilleur effet. Pourtant, je n’estime pas avoir le droit de lui pincer les fesses, de le mater de haut en bas avec un air suggestif (ou bovin) ou mieux de le siffler et de lui crier des conneries.  Je crois qu’il serait plutôt surpris. Ca ne doit pas (encore ?) vous arriver beaucoup à vous, messieurs. C’est pourtant une réalité pour toutes les femmes que je connais.




La Slutwalk, c’est aussi une fracture dans le mouvement féministe, certaines estimant que se traiter soi-même de « salope » est le contraire même du « féminisme ». Sans comprendre que c’est justement contre cette insulte que l’on marche dans une Slutwlak. Sans comprendre qu’à aucun moment on est une « salope » quand on manifeste. Puisque justement, on réclame le droit de porter les vêtements que l’on souhaite sans donner cette impression. Puisque dans « Marche des Salopes », le mot « salope » est ironique. D’autres encore parlent de promotion du « regarder mais pas toucher ».  Excusez-moi. Je dois venir d’une autre planète. J’ai cru que dans les sociétés humaines, apprendre à canaliser ses pulsions était important. Et que quand une femme dit non, c’est non, mini-jupe ou pas et que oui, alors, tu n’as plus que tes yeux pour la regarder et/ou pleurer. Dure réalité. L’anarchie, c’est bien plus cool. Je suis du même avis (mais pas pour les mêmes raisons).

En septembre, on a eu la chance d’avoir l’avis d’un pédopsychiatre français, Stéphane Clerget, (sorti d’on ne sait où de nouveau le gentil monsieur) sur l’enseignement. Un pédopsychiatre qui nous assène gaiement qu’il y a « trop de femmes dans l’enseignement ». C’est un danger pour les petits-garçons. Des petits-garçons qui vivent de plus en plus seuls avec leurs mères…puisque les juges les favorisent. (discours masculiniste inside).  Donc ces pauvres petiots mâles ne sont entourés que de femmes. Des femmes à la maison, des femmes à l’école, des femmes à la cantine, des femmes au supermarché, etc. Ils n’ont aucun homme auquel se référer. Or, ils ont besoin de référent masculin. Et donc, la conséquence est toute trouvée, c’est un danger pour la société humaine, car c’est la raison pour laquelle les petits garçons ratent à l’école. Bien sûr. Ils ont « du mal à s’identifier à des sujets supposés savoirs féminins ». Bien sûr. D’abord, on ne sait pas d’où sort cette conclusion. Est-ce qu’il a fait des études, avec combien d’enfants, quel type de questions, etc. Aucune réflexion non plus à la question du pourquoi un garçon aurait du mal à croire qu’une femme peut « savoir » ?

http://www.helmo.be


Il est rejoint dans son délire par David Cameron, Premier Ministre britannique, qui estime qu’il faut plus d’hommes dans les écoles pour y apporter plus « d’autorité ». Ah c’est bien ça. C’est un mode de pensée évolué. Aux hommes l’autorité, aux femmes la douceur et la gentillesse ?  Et puis quoi, aux hommes l’intelligence et aux femmes la naïveté ? Qu’elles restent dans leur cuisine à faire des tartes, au lieu de se laisser marcher sur les pieds par des enfants. Mon petit David, je ne sais pas comment ça se passait chez toi, mais chez moi, c’est ma mère qui avait le plus d'autorité. Tu vois, pour prendre une métaphore que tu apprécieras, celle d’un film policier, elle jouait le méchant flic, et mon père le gentil flic.

Mais bref, tout ça, c’est à cause des femmes. On assiste à une vraie colonisation. Les femmes prennent le travail des hommes. Et c’est dangereux pour vos petits garçons. Vous vous rendez compte. Les hommes sont presque dis-cri-mi-nés. Plus sérieusement. Il n’y a aucune discrimination dans l’enseignement. Il y a des hommes qui enseignent, et qui le font très bien (et autre chose que la gym). Il y a juste moins d’hommes qui choisissent cette voie. Mais un homme qui se lance dans cette voie a autant de chance qu’une femme d’y travailler. Donc, on ne discrimine pas les hommes. Et s’il y a plus de femmes dans l’enseignement, est-ce que ce ne serait pas parce qu’on a toujours considéré que c’est aux femmes de s’occuper des gosses ? Donc de leur éducation ? Est-ce que ce ne serait pas ce mode de pensée là qui n’encourage pas les hommes à se lancer dans ce genre de métier ? Pire, les postes de direction et d’inspection sont majoritairement masculins. Les hommes sont donc aux postes-clés (mais qui ne demandent que peu de contacts avec les enfants comparés à la vie d’une enseignante).

Loin de moi l’idée de vouloir accorder le moindre crédit aux idées bizarres de ce type, mais je rajouterais que si c’est grave pour les garçons, pourquoi cela ne le serait-il pas pour les petites filles ? Donc un garçon, ça ne peut pas vivre sans père ou sans référent masculin, c’est dan-ge-reux. Mais les petites filles, on s’en fout. Pas besoin de père ou d’homme dans la construction des fillettes. Entourées de femmes, elles apprendront encore mieux à bien cuisiner et à coudre. Je suppose.

En août, c’est le début de la fin d’une grosse foire. Pas aux bestiaux (enfin presque) mais médiatique. DSK (pas besoin de vous le présenter) s’exprime devant les caméras de télévision.  Il dit devant la France entière : « Ce qu’il s’est passé, c’est une relation non seulement inappropriée mais plus que ça…une faute ». Une faute. Je sais que Claire Chazal était l’amie d’Anne Sinclair (elle était là pour ça après tout), mais il y avait de quoi lui demandé, quelle faute non ? Est-ce tromper sa femme ? Ou en violer une autre ? Bizarre quand même ce mot dans la bouche d’un homme qui trompe sa femme à l’envi et n’a pas l’air d’en ressentir le moindre remord. Alors oui, d’accord, tromper sa femme, cela relève de la vie privée (et encore un homme publique, quelqu’un pour qui on vote, a-t-il une vie privée ?). Sauf que dans le cas de l’affaire DSK, on parle d’un viol présumé. Oui, on parle. Pas on parlait. Parce qu’il y a encore une procédure au civil en cours. Parce que non, ce n’est pas avec au non-lieu pénal que DSK est innocenté, comme on a pu le lire et l’entendre dans de nombreux médias. Un non-lieu signifie qu’il n’y a pas assez de preuves pour aller devant une juridiction pénale. Donc, cela peut tout simplement signifier que DSK est un homme intelligent.

L’affaire DSK, une horreur dès fin mai dans le traitement par les médias, qui nous montre encore que la parole d’une femme, noire et pauvre de surcroit, ne vaut rien contre celle d’un homme riche et blanc. Ca semble presque cliché, mais dès le début, des doutes sur ce qu’elle dit sont exprimés. Ce qui m’avait fait dire qu’il ne fallait pas oublier qu’on parle d’un possible cas de viol. Vrai ou pas, ce n’est même pas ça l’important. Si on a un minimum d’empathie, elle ne devrait pas se tourner vers le coupable potentiel. Il faut attendre les enquêtes et ne pas s’exprimer sans rien savoir. Pourtant, viol ou pas viol, on a pu lire et entendre des termes comme « troussage de domestique » (élégant, le troussage ce n’est pas cette légende du Moyen Age ? Ça montre où on en est dans l’évolution des idées, où on a pu voir des débats sur France 2 avec uniquement des amis de DSK (qui le défendaient cela va sans dire, ils étaient là pour ça après tout), un Christophe Giltay sur RTL-TVI qui dès les premiers jours de l’affaire demande, en direct, de penser au PS français, à la famille de DSK, à ses enfants et à sa femme (et à Nafissatou Diallo, on n’y pense pas ? Cette femme a peut-être subi un viol mais bon, pensons donc au PS, c’est mieux). Sur toutes les chaines, on interview les « français de la rue » (et même des Belges tiens, magnifique) sur la thèse du complot, parce que c’est sûr, le micro-trottoir, c’est un grand moment de journalisme. Où on entend qu’une petite-amie de dealeur, ça ne peut pas se faire violer. Biens sûr que non. Ça veut juste de l’argent. En se basant sur quoi ? Des rentrées d’argent étranges (ne regardez pas mon compte en banque alors, vous en verrez des entrées étranges) et une traduction bancale d’un dialecte, sorti de tout son contexte. L’occasion pour moi de rappeler qu’une petite-amie de dealeur, qu’une dealeuse même ou une prostituée peut se faire violer. Bizarrement, un violeur, ça ne vous demande pas quel est votre métier avant. « Quoi, comment ça, dealeuse ? Ah mais non, ça ne le fait pas, Excusez-moi madame, relevez-vous, je vous en prie, bonne soirée et bonjour chez vous, j’ai changé d’avis ».

De toute façon, quand un seul média  en France ose vraiment critiquer DSK, je parle de Canal + bien sûr, il faut se poser des questions. Et ce n’est même pas fini. Récemment, on parle d’un DSK déprimé. Parce qu’il porte une barbe et marche en rue. Terrible. Je pense à tous les hommes que je connais qui portent une barbe. Je devrais peut-être leur envoyer du chocolat. Et Nafissatou Diallo, comment elle va ? Elle est déprimée ? On ne sait pas. Tout le monde s’en fout. Mais que DSK se balade avec la gueule du Père Noël sans sa Porsche, là c’est une triste histoire.





Une affaire révélatrice de comment notre société considère le viol aussi. On ne croit pas la victime. Est-ce que ce ne serait pas une prostituée, est-ce qu’elle n’aurait pas tenté de la séduire ? On parle d’un DSK « séducteur », alors qu’il est connu et reconnu qu’il harcèle les femmes quand même. Quand on commence à confondre séduire et harceler, où va-t-on ? C’est vrai qu’il doit être vraiment un très bon séducteur pour convaincre en sept minutes une femme qu’il ne connaît pas de lui faire une fellation. Chapeau bas. Même réflexion pour la manière dont on a traité Tristane Banon. Quant à la théorie du complot, ça ne tient pas la route. Sarkozy qui appelle la CIA pour piéger DSK, sérieusement ? Deux hommes qui se serrent dans les bras en sautillant dans les sous-sols du Sofitel. Magnifique preuve qui ne prouve rien. Si on devait compter toutes les fois où j’embrasse mes amies en sautillant... Ah oui mais moi je suis une femme, donc c’est normal. Quand ce sont deux hommes, c’est la preuve d’un complot.


En novembre, Susanne Graf, membre du Parti Pirate, un parti qui se veut alternatif et de gauche quand même, tout en prônant la démocratie directe, explique dans une interview : «  En politique, on cherche rarement des gens compréhensifs, prêts à faire des compromis, on cherche en général des gens qui savent polariser et dire leur opinion. Et ça, les hommes savent mieux le faire ». Et cela expliquerait pourquoi elle est la seule femme de son groupe. Mais la femme est définitivement un homme comme un autre (merci Marie) qui peut elle aussi véhiculer des clichés. Je suppose donc que dans son esprit, les gens compréhensifs et aptes à faire des compromis sont des femmes. Pour polariser (sic ?) et dire son opinion, les hommes sont meilleurs. Ah. Je ne sais pas ce que je fais, à part dire mon opinion sans arrêt sur ce blog. Et pas de soucis, je suis une femme. J’ai même l’impression que les femmes ont plus le courage de leurs opinions. Mieux. En Belgique, on sait très bien que celui qui a réussi un des plus gros compromis de notre histoire, c’est Elio Di Rupo. Un homme. Mais en politique, il ne faut pas savoir faire des compromis. Ça ne sert à rien. Et c’est du ressort des femmes en plus. Sans intérêt. Pareil pour la compréhension. Qu’on essaie de me faire discuter avec des masculinistes, on va voir jusqu’où je peux être compréhensive (on n’ira pas très loin). Et pourtant, je crois être une femme. Décidemment Mme Graf, vous êtes douée pour polariser vous aussi, dire qu’une caractéristique est propre à la femme ou à l’homme, c’est un peu vieillot. On n’a pas un gène du compromis et de la compréhension.  Une femme peut faire de la politique aussi bien qu’un homme. Voilà ce qu’il aurait été chouette d’entendre pour une fois.


http://regionales2010.slate.fr


Et en décembre, c’est celui que j’évoquais juste au-dessus qui a raté une occasion de se taire. Mon cher Elio. Quand tu dis à propos de Olivier Chastel, Ministre du budget, que tu lui as donné « une boîte de testostérone, pour qu’il ne nous fasse pas un budget de gonzesse », tu me déçois (non pas que ce soit rare d’être déçu par Elio, loin de là). Je ne sais pas ce qu’il m’a pris, j’étais pourtant fière d’avoir un Premier Ministre homosexuel, qui allait peut-être savoir ce que ça fait d’être discriminé ou stéréotypé. Mais non. De la testostérone, sérieusement ? Comme celle qu’on donne aux bœufs pour qu’ils grossissent ? 


http://www.julieharrisphotography.com




Donc en clair, Elio veut un budget de mecs, de vrais, un budget qui ne rigole pas comme celui des gonzesses hein (?). Pourquoi utiliser le mot « gonzesse », qui est assez insultant, il faut l’avouer ? Tu aimes quand on t’appelle « tapette » Elio ? C’est agréable ? C’est normal qu’on utilise ce genre de terme pour parler de toi ? Voilà ce que je ressens quand on me traite de « gonzesse ». C’est un mot péjoratif. J’ai un peu du mal à te suivre, tu sais que le budget a depuis toujours été fait par des hommes ? Et que ça ne nous a pas vraiment réussi. Alors sérieusement, peut-être que des gonzesses auraient pu apporter un peu d’ordre à tout ça, qui sait ? Mais en Belgique, c’est mal vu de laisser les sous-sous à Madame. Les femmes ministres souffrent du machisme en silence et se font traiter de tous les noms dans nos médias, de la « Madame Non », qui est incapable de gérer son métier et ses enfants pour Milquet, à la « tête de cheval » de Caroline Gennez, en passant par la corpulence de  Maggie de Block (dont personne n’a rien à faire, est-ce qu’on a mis en cause la corpulence de Dehaene dans le fiasco Dexia ?).

L’occasion aussi pour moi de vous souhaiter une bonne année 2012 sur Actufeministe, qui continuera à essayer de vous faire rire tout en vous faisant réfléchir. Merci pour les 12.913 visites de cette année, et les commentaires toujours intéressants.  Ouvrons encore le débat sur les questions de genre l’année prochaine.

mercredi 14 décembre 2011

Vive le vent d'hiver

Le mois de décembre. La neige qui tombe, le blocus, les fêtes interminables et les bûches. Mais pas que...

Parce qu’en décembre, on offre aussi des cadeaux. Pas n’importe lesquels. On offre jamais n’importe quels cadeaux à nos enfants. Souvent, on leur demande de chercher leur bonheur dans des ca-ta-lo-gues. Vous avez déjà feuilleté un catalogue de jouets de long en large (depuis vos sept ans s’entend) ? Il n’y a rien de pire qu’un catalogue de jouets. Que ces petits trucs apparemment inoffensifs, dans lesquels les enfants font des croix au marqueur indélébiles à côté des 3500 cadeaux qui leur feraient plaisir… 

Et ce qui ferait plaisir aux petites filles bien sûr, c’est d’apprendre à faire le ménage (comme maman ?). Quoi de mieux donc que de faire des aspirateurs, des fers à repasser, des machine à laver et autres chariots de nettoyage en version miniature. C’est mignon. Et rose. Ça me donne presque envie de faire le ménage. C'est dire. 




Sinon, vous pouvez toujours lui acheter un micro à votre petite. Mais surtout pas de guitare. La guitare, c'est pour les mecs, les vrais. Il faut pas abuser non plus. A elle, on lui demande de chanter et d’être belle, tout en jupe et en rose. Aux garçons d’être expansifs, et ca y va, vu leur tête et leur position, on les surprend tous les deux en plein milieu d’un riff endiablé. On remarque même qu’un des deux petits chante ET joue de la guitare. Mais pas la fille.  Il ne faut pas abuser non plus. Même le bébé (garçon, il n'a pas de jupe) surdoué du dessus joue du piano devant un micro. Mais une fille, ça ne joue pas d’un instrument. Ca joue de son corps. Trois garçons pour une fille, c'est un bon ratio pour une page qui n'est pas rose. 


Ça joue de son corps, comme Barbie, du nom de cette anorexique très riche, on ne sait pas pourquoi (elle doit être mafieuse Barbie, parce que ce n’est pas en étant vétérinaire en mini-jupe, mère au foyer débordée ou institutrice qu’on peut se payer de tels palaces roses). D’ailleurs, la tente Barbie (rose) est offerte (bah oui, il n’y a que les pauvres qui vivent dans des tentes, comme les indignés là) mais c’est à l’achat de 80 euros de produits Mattel. Papa et Maman devront être riches aussi (oh pardon, Saint-Nicolas et le Père Noël). Mais il y  a peut-être une explication à trouver dans la Barbie Princesse. C’est cool d’être une princesse, pas besoin de travailler, on est pété de thunes, pas besoin de faire attention où on marche, on est tout le temps sauver par un Prince, un vrai, et en plus, les princesses, c’est toujours jolies et bien habillées. Dans une société où on ne se focalise que sur l’apparence Barbie Princesse et son sourire de faux-cul, c’est le cadeau tendance. Mais attention, il a pire que Barbie. Il y a les imitations des poupées Barbie, pas toujours réussies il faut bien le dire. La poupée Cendrillon a juste l’air botoxée. Normal vu qu’elle est en plastique (comme Madonna ?) Maisons roses, voitures roses, défilés de mode (ils précisent « en pantalon », je dois rire ou pleurer ?) et robe de mariage (aah enfin, une autre couleur, celle de la pureté et de l’innocence…ou du deuil en Asie).




Moi, pour contenter tout le monde, j’ai le cadeau ultime pour les enfants comme les papas : La poupée Pippa, du nom de la sœur de Kate, mieux connu pour…ses fesses (comme Paris Hilton).  Les enfants s’amuseront sans remarquer qu’elle est ratée et les pères en profiteront quand tout le monde est endormi, vu que les fabricants ont essayé de respecter les proportions des muscles fessiers…mais pas du visage visiblement. Ah, n’oublions pas que Kate existe aussi en version poupée bien sûr, avec l’air droguée de la jeune mariée qui ne comprend pas ce qui lui arrive. C’est merveilleux. (C’est moi où elle a déjà l’air vieille ?).

http://www.7sur7.be/7s7/fr

http://www.actustar.com



Au sinon, pour contenter les papas, il y a aussi le costume de la Mère Noël sexy (ou pupute). Parce qu’il fait tellement chaud l’hiver, réchauffement climatique oblige,  qu’une fois rentrée à la maison, toute femme saine d’esprit ne rêve que de se glisser dans un costume kitch à souhait, qui gratte et qui colle, au lieu de se caler dans un pyjama Mickey avec un chocolat chaud et un bon bouquin. Il ya même la version pour les enfants, en moins sexy évidemment. Faut pas abuser. Petite question :  et les hommes ? Parce que si je dois me foutre un bonnet ridicule sur la tête, j’aimerais au moins qu’il en fasse de même, mon homme. Et avec un string de Noël rouge et blanc alstublieft. A pompons. Qui colle et qui gratte. J’ai eu beau tourner et encore tourner des pages de catalogues, rien trouvé. Il me faudra sûrement aller dans des magasins plus spécialisé que Cora ou Casa. Parce qu’une femme qui fait sa pupute sexy, c’est répandu. Pour les hommes faudra encore attendre.





Remarquons également que c’est en page « décoration de Noël » qu’on retrouve ces costumes. La femme comme décoration, c’est un concept.

Décembre, c’est aussi le mois où les animateurs de RTL vendent leur âme à la publicité. Pas à n’importe quelle publicité. La publicité Martini Brut. Et cette année, ils ont aussi pensé aux papas. Toutes les animatrices de la chaîne se retrouvent dans un grand hôtel où elle décident de faire une pyjama party, sans pyjamas (hihihihi, on est des femmes, on aime courir à moitié à poil dans les couloirs).  Donc, les femmes font la fête en nuisette, réchauffement climatique oblige, quand arrive Stephan Bellinghen, qui lui bien sûr est habillé. Malheureusement. Mais c’est un homme, un vrai lui. Il ne fait pas des choses aussi futiles que des pyjamas party sans pyjama. Il n’a pas envie qu’on lui brosse les cheveux en lui parlant de mecs en écoutant des chansons déprimantes et en mangeant des bonbons.





A taaaaaable : les enfants et les papas seront servis. Et les mamans dans tout ça ?




vendredi 9 décembre 2011

La place de la femme ? Dans la cuisine bien sûr.

Aller voir un film au cinéma, ça détend normalement. Oui mais non. Merci William Lawson (vous savez, cette marque qui essaie de vous vendre de l’alcool en montrant des mecs en kilts). Analyse.





Dans sa nouvelle publicité, diffusée par BrightFish au cinéma, on voit un homme, un vrai homme viril hein, avec kilt, barbe et hache, limite le papa ours de l’histoire pour enfant, qui rentre dans sa chaumière, après avoir violemment coupé du bois (genre deux bûches) avec sa hache. Ca fait peur. Bref, après cet effort « intense », Monsieur se fait appeler pour aller petit-déjeuner. Couper du bois en kilt, ça creuse, surtout avec ce froid et pas même un t-shirt. C’est qu’ils sont pauvres les highlanders. Et hop, ni une ni deux, le voilà qui s’assied à la table de sa cuisine. Il ne va quand même pas se mettre aux fourneaux quand trois demoiselles peuvent le faire pour lui. Non mais. Cuisine donc, où une femme à la limite de l’anorexique, visiblement d’origine asiatique, lui cuit des œufs. Je ne sais pas vous, mais les kilts, la barbe, la maison, ça ne me fait pas trop penser à l’Asie. Enfin bref, ne pinaillons pas, l’esclave asiatique de l’highlander ours barbu lui cuit des œufs, avec un air d’intense amour dans les yeux. C’est si beau. Mais notre héros en a peu rien à faire, il veut juste bouffer, et plus vite que ça d’ailleurs. Arrive ensuite une femme, visiblement d’origine africaine, qui s’avance vers lui langoureusement. Elle l’embrasse, puis hop un plan qui ne sert à rien où elle presse une orange direct dans sa bouche. Faut avouer, elle est adroite quand même. Arrive ensuite une troisième femme, grande blonde en peignoir, visiblement d’origine indo-européenne qui, elle, ressemble enfin à une écossaise, ouf, nous voilà rassurés. Surtout qu’elle lui cuit des saucisses bien grasses. Le régime, ce sera pour demain. La publicité se termine encore par un plan où les trois femmes comblées apportent son petit-déjeuner à l’homme, le vrai, qui n’a pas bougé de sa chaise. Ben non, pourquoi ? Ah, c’est beau l’amour. Euh, faudra quand même dire à l’highlander que s’il n’a pas de jus d’orange, c’est parce qu’une des meufs a tout bu, pour un plan que ne sert à rien.

Joli message subliminale. L’homme, le vrai, se sert de sa hache, dehors, et les femmes (toutes les femmes, de toutes les origines mais pas de toutes les tailles de pantalon) restent à l’intérieur devant leur cuisinière, dès leur lever. Les femmes sont au service de l’homme, le vrai, et elles a-do-rent ça. Des femmes qu’on ne verra qu’en petites tenues aussi. C’est vrai qu’il a l’air de faire un temps de sous les tropiques et que la petite chaumière de papa ours à l’air bien isolée.

En soi, je n’ai rien contre la polygamie. Comme les hommes, moi aussi, j’aimerais bien avoir trois hommes minimum dans mon lit, et si en plus, il y en a un des trois qui sait bien cuisiner et un autre (ou le même) qui sait coudre et repasser, c’est le jackpot. Oui oui, ce n’est pas dur de les comprendre les hommes en fait. On fonctionne pareil. Parce que, franchement, qui aime repasser ? Je ne crois pas que les femmes ont un plus grand amour pour le repassage que les hommes, je pense juste que ça doit être fait (quoique, moi je ne le fais pas).

Bref, question cruciale : en quoi cette publicité a-t-elle un quelconque rapport avec le Scotch ? S’il n’y avait pas le slogan débile et les images d’alcool retouchées (oui, même le Scotch n’est pas assez bien pour la publicité), on pourrait même se demander pour quel produit on fait de la pub dans cette vidéo. Une agence d’escorting ? L’Ecosse, si belle région, qui permet depuis peu la polygamie ? Est-ce que tous les buveurs de scotch veulent être polygames ? Est-ce qu’il s’agit d’un petit-déjeuner d’après-cuite au Scotch ? L’histoire ne le dit pas. Il est en tout cas clair que cette publicité ne s’adresse pas aux femmes. A nouveau, on considère que c’est l’homme, le vrai, qui peut boire. La femme, cette petite chose, ne supporte sûrement pas un alcool comme le Great Scotch de William Lawson. C’est évident. William Lawson, No Great Scotch, Just Sexism.





Autre temps, autre produit, dans cette publicité, c’est de l’information qu’on nous vend. Et pas n’importe laquelle, celle du journal Le Soir. Et attention, cette information, ce n’est pas n’importe quoi. Pas comme, par exemple, ce que se racontent les femmes entre elles. Vous savez, les femmes. Ces êtres crédules, qui croient n’importe quoi et rapportent ragot sur ragot. Celles qui pensent toujours tout savoir. Mais qui ne savent rien. Normal, vu qu’elles passent leur temps dans la cuisine, les mains dans l’eau de vaisselle, à épier les voisins en mangeant des trucs gras (cf. l’assiette dans le coin inférieur droit de l’image). Très « Desperate Housewife » comme vision. Donc le Soir nous dit qu’il y a des gens mal informés, comme cette femme qui fait la vaisselle (bien sûr, quoi d’autre ?) et les Autres, vos Voisins (très « Lost » comme vision), ceux qui lisent le Soir, et n’ont donc sûrement pas le temps de faire la vaisselle. Ca prend du temps de lire Le Soir, hein. C’est une étudiante en journalisme qui vous le dit. Et puis de toute façon, les femmes ne s’intéressent pas à la vraie actualité. D’ailleurs, un journaliste du Soir a clairement avoué, lors d'une conférence, que le lecteur-type du Soir est un homme de la classe supérieure, blanc, entre 40 et 50 ans. On est presque dans la scène de Titanic, (début 1900 donc) où les hommes vont fumer leur cigare et boire leur brandy pour parler politique après le repas, en demandant aux femmes de rentrer gentiment dans leur cabine. Une femme, ça ne s’intéresse pas aux choses du monde. Ca reste dans sa cuisine. A faire la vaisselle.

C’est sympa et très moderne cette tendance qu’ont les publicitaires de représenter la femme dans une cuisine. C’est juste dommage que ce soit exactement comme représenter un homme, au choix, - dans une boîte de strip-tease, -en train de violer quelqu’un ou -devant un film porno : c’est complètement cliché. Moi par exemple, femme adulte ne vivant plus depuis un bail chez ses parents, je passe une heure par jour au grand maximum dans ma cuisine (en comptant large, et en prenant en compte la préparation du café le matin). Il y aurait donc plein d'autres endroits plus signifiants pour me représenter qu'une cuisine.

Les publicitaires, ils n’auraient pas oublié que l’abus d’alcool est mauvais pour la santé ?

mercredi 7 décembre 2011

Réponse à "les femmes ne servent plus à rien" de Léonidas Durandal (sic)

Les masculinistes. S'il y a bien une chose sur terre qui me fait rire, peu importe la journée que je viens de passer, ce sont eux.

Et bien souvent, il me suffit de regarder sous quel nom ils signent leurs articles. J'en ai un bel exemple. Léonidas Durandal, qui tient le blog "Aimez-les" (les hommes hein, pas les femmes, comme on le verra plus loin). Ah oui, c'est sûr, ça fait classe. Ca fait joli, mignon tout plein même. Ca fait très "chevalier du Moyen Age"... ou très "créature mythologique sortie d'on ne sait où". Léonidas, c'est ce roi grec qui s'est opposé aux Perses (et a perdu, l'idiot) bien avant que Jésus Christ, le hippie le plus connu au monde, ne naisse. Durendal, c'est le nom d'une épée mythologique dans la littérature du Moyen Age. Ces précisions permettent déjà de cerner le personnage. Quand on est encore comme au Moyen Age dans sa tête... C'est bizarre quand même, cette nécessité de pseudonyme. Comme si les masculinistes n'assumaient pas tout à fait leurs écrits. Moi, j'ai toujours écrit sous mon vrai nom. Et tant mieux si ça dérange.

En même temps, c'est vrai que si j'écrivais ce qu'ils écrivent, je crois que je choisirais un pseudonyme tout aussi ridicule. Extrait choisi :

Il ne leur reste plus que leur utérus. Elles enfantent et puis quoi, plus rien. Elle n'aiment plus les hommes, elles ne s'occupent plus de leurs enfants, veulent travailler comme des hommes mais sans en avoir les contraintes, elles détruisent la société à travers le féminisme. Que leur reste-t-il pour se différencier de nous ? Rien.Nos enfants grandissent sans sécurité affective, sans leurs parents. Plus personne n'a de temps à leur consacrer, mais plus personne ne s'interroge non plus sur les résultats de ce féminisme.

Issus de cette maltraitance, nos enfants deviennent de moins en moins stables psychologiquement, de moins en moins aptes à construire des relations familiales stables, de moins en moins aptes à comprendre la différence hommes-femmes. Ceux-là délaissent d'autant plus leur famille qu'ils ont été délaissés, quand ils ne deviennent pas pédophiles ou homosexuels. Ce mouvement imprimé par le féminisme et suivi par la quasi-totalité des femmes s'est imposé dans notre société. Elles ont obtenu ce qu'elles désiraient, ou presque.

Alors maintenant, ne serait-ce pas à nous de les interroger et de les mettre face à leurs responsabilités :


A quoi servez-vous ?


De simples utérus artificiels feraient très bien l'affaire.

Vous ne vous intéressez pas plus à la politique hier qu'aujourd'hui, vous ne prenez pas plus de risques hier qu'aujourd'hui et tout votre honneur de femme, devenir épouse et mère et vous occuper de vos enfants, vous avez laissé à d'autres le soin de le remplir. Il vous faut des garderies, des écoles maternelles, des inconnus, du temps pour vous maintenant que vous avez poussé l'égoïsme jusqu'à supprimer l'homme et les enfants de votre « cadre » familial. Vos hommes ne sont plus que des minables n'ayant plus aucun pouvoir social, de simples marionnettes psychologiquement immatures, vos enfants ne vous intéressent même plus, et si on pouvait vous reprocher votre égocentrisme forcené du passé, au moins celui-ci incluait les membres élargis de votre famille. Mais aujourd'hui, filles-mères dépassées, vous n'êtes qu'un poids pour votre famille et pour la société. Vous êtes incapables de vous occuper de vos parents, mais également de vos enfants. Vous vivez en parasites sur le dos de tous. Et dès que l'utérus artificiel aura été mis au point, il faudra sérieusement s'interroger sur la nécessité de vous confier des enfants.


Confier des enfants à des mères égoïstes, vénales, cupides, et sans conscience. Quel est l'intérêt pour la société ?


Les hommes ont tout fait pour vous soutenir, les imbéciles, et quel en a été le résultat ?

Encore plus d'ingratitude, encore plus de plaintes, encore plus de médiocrité.


Désormais, vous étendez votre petite tyrannie, du domaine familial à l'ensemble de la société.Vous avez détruit la notion même de famille. Mais vous ne vous en êtes même pas arrêtées là : il vous faut maintenant détruire le monde du travail au nom de votre indépendance. Les hommes ont-ils jamais demandé à être indépendants de vous ? Vous avez profité de votre position de force en matière de maternité pour nous imposer vos délires. L'indépendance des femmes, payée par les impôts des hommes, n'est-ce pas un de vos plus grand délire ? Et nous, si soumis et si imbus de notre position sociale « enviable », nous vous avons donné nous-même la hache pour nous couper la tête.


La civilisation ne se mesure pas au niveau d'indépendance des femmes. A l'opposé, la civilisation se mesure en conscience de notre interdépendance entre hommes et femmes, ceci pour dire que nous sommes tombés bien bas. Heureusement aujourd'hui des hommes dans le monde entier, dénoncent la forfaiture. Ceux-là sont antiféministes.

Vos mensonges ne tiennent que parce que quelques hommes irresponsables ont décidé de vous soutenir. Le jour où ils auront naturellement disparus, il ne vous restera plus rien, et nous devrons vous interroger : qu'apportez-vous à la société ?

Vos utérus ne sont plus suffisants !


Nous vous demandons des comptes, nous exigeons que vous vous releviez un peu moralement, nous exigeons d'avoir de vraies partenaires à nos côtés, qui fassent le deuil de leur omnipotence, de leur pouvoir totalitaire et de leur médiocrité. Nous exigeons un arrêt immédiat du rapport de force. Cette guerre des sexes que vous avez engagée, vous, qui soit-disant ne menez jamais de guerres, vous devez y renoncer. Vous devez rentrer à vos fourneaux et réapprendre ce que vous avez toujours méprisé dans votre médiocrité. A l'occasion vous travaillerez de manière salariée, et vous privilégierez les mi-temps. A l'occasion, vous mènerez des carrières, mais jamais, au grand jamais vous ne choisirez d'abandonner votre famille à cette fin. Durant des millénaires, vous nous avez demandé de faire ceci ou cela, d'avoir de l'ambition, de ramener de l'argent, de nous occuper des enfants. Maintenant il nous faut vous demander des comptes et exiger un peu de réciprocité : devenez un peu moins médiocres.Vous polluez toute la société. Si vous faîtes quelque chose, apprenez à le faire avec amour. Si vous avez des enfants, essayez de les avoir par amour de votre mari, si vous cuisinez, essayez de le faire avec amour et essayez de devenir de vraies cuisinières, pas ces frustrées incapables de faire de grands chefs. Il y a eu de grandes bonnes femmes dans la cuisine. Essayez de prendre exemple sur elles. Arrêtez de nous faire tout voir comme une contrainte insupportable quand il s'agit de vos obligations. Savez-vous désormais que le monde salarié est contraignant, que la vie en général est contraignante maintenant que vous avez commencé à grandir ?

Si vous travaillez dans le monde salarié, arrêtez de vous choisir des planques, d'en faire le moins possible sous une apparence consciencieuse et tout en tortillant du cul pour amadouer vos chefs et leur faire prendre des vessies pour des lanternes, puis de vous plaindre de harcèlement. Devenez adultes. De nombreux hommes cherchent des femmes adultes à leurs côtés, pas des irresponsables vindicatives et capables de toutes les saloperies pour conforter leur petite position. Vous n'êtes pas toutes assez belles pour qu'ils se contentent de saliver sur vous toute une vie.

Enfin arrêtez d'éduquer vos garçons pour qu'ils vous aiment envers et contre tout. Et ceci inclus la nécessaire présence d'un homme reconnu à la maison, d'un père ayant autorité que vous apprendrez à aimer au lieu de vous rabaisser exclusivement à aimer vos enfants. Et puis, arrêtez de dresser vos enfants pour qu'ils répondent à l'odeur de leur future partenaire. Arrêtez d'en faire d'éternels enfants qui aimeront votre médiocrité, ce qui soulagera votre future complice (votre belle-fille) de tout effort. Arrêtez d'en faire de marionnettes si vous voulez devenir un peu moins médiocre. Exigez des hommes exigeants et non ces lavettes dont vous faîtes la promotion et dont vous encouragez les vices.


Votre mainmise sur la société est un échec complet.


Nous n'avions pas besoin de vous sur le marché du travail salarié. Désormais, nous n'avons même plus besoin de vous dans nos familles. Vous faîtes tout mal : engrossées par un pigeon qui ira en engrosser une autre dès qu'il aura assez de revenus pour entretenir une deuxième salope, vous avez créé une nouvelle forme de polygamie, à l'occidentale.

Bientôt, vous ne servirez plus à rien, alors réagissez, il n'est que temps. Il serait temps de nous nous soutenions un peu entre hommes et femmes au sein des couples. Les hommes y sont prêts depuis toujours. Quant à vous, il vous faudra renoncer à votre parasitisme social. Et en ce qui concerne les imbéciles qui vous flattent, je vous conseille de vous vous en débarrassez au plus vite, ils sont encore plus inutiles que vous ne l'êtes devenues."

Cet article fait mal aux yeux comme un clip de Snoop Dog. Mal monté (comme son auteur?), mal rédigé, phrases en gras, phrases soulignées,... Tout pue le manque de confiance en soi. Mon petit Léonidas, laisse-moi t'expliquer (tu vois que les femmes servent à quelque chose finalement), un article dont les arguments se suffisent à eux-même n'a pas besoin de phrases en gras ou soulignées; les lecteurs peuvent comprendre tout seuls quels arguments sont importants. Cet article est un ramassis de conneries et venant d'un type qui aime à s'appeler Léonidas (tu sais qu'ici, en Belgique, Léonidas, c'est une marque de pralines ? Ca fait moins sexy quand même), ça ne m'étonne même pas. Entre une grosse connerie et une encore plus grosse connerie, c'est bien gentil de nous guider, nous pauvres lecteurs. On ne peut pas tous s'appeler Léonidas après tout


Donc mon petit, tu estimes que les femmes ne servent plus à rien. Je l'avoue, tu m'as fait réfléchir. Je me suis demandé à quoi a servi la femme qui t'a mis au monde. Ta mère quoi. Tu sais, cet "utérus" dont tu es sorti. Je sais pas, elle a dû déconner à un moment. Ou alors t'as pas encore résolu ton Oedipe. Parce que pour avoir une telle haine envers les femmes, il a bien fallu qu'il y ait un problème quelque part dans ta vie. Une femme peut-être s'est un jour moqué de ton micro-pénis ? Ca me rend presque triste.


Le féminisme détruit la société. Rien que ça. Pour un mec (un vrai, ouais) qui met sur le même pied pédophilie et homosexualité, je ne sais pas ce qui est le plus dangereux des deux, le féminisme ou tes idées réactionnaires, venues d'un temps où il n'existait même pas d’égoûts. Il faut que "nos" enfants (euh, c'est pas les miens en tout cas) comprennent la différence homme-femme. Quelle différence ? J'ai un vagin, tu as un (petit) pénis. Voilà. Le reste, c'est du vent. Oui, je peux travailler comme un homme, oui, je ne veux pas passer ma vie à m'occuper de mes gosses comme un homme. Tu sais quoi, si les hommes aidaient plus les femmes, qui ont acquis le droit de travailler, tout irait mieux dans le meilleur des mondes modernes. Pourquoi ce serait aux femmes de consacrer tout leur temps à leurs gosses? Tu sais, il paraît qu'il faut être deux pour faire un enfant. Oui, je sais. C'est juste in-croya-ble.

(Quand tu parles de ces pauvres enfants instables psychologiquement, c'est ta vie que tu évoques ? Je vais pleurer)

A quoi servons-nous? C'est une question. Mais pourquoi ne pas se demander aussi alors à quoi servent les hommes ? Du sperme génétiquement modifié pour faire des gosses moins chiants ferait très bien l'affaire. Ah mais voilà, le seul "honneur" de femme, c'est de faire des enfants et de s'en occuper. Merci de nous éclairer. Il y a donc une espèce de "gène" qui n'est présent que chez les femmes, grâce auquel on aime s'occuper des enfants. On ne sert qu'à ça d'ailleurs. Nous, viles créatures, ne trouverons notre salut que dans les tâches domestiques. Catholique a bit, Léonidas ? C'est notre seul "honneur". C'est sûr, venant de quelqu'un qui pense comme au temps où on faisait des duels à l'épée pour préserver l'honneur, ça impressionne.

La femme te fait-elle si peur, mon petit Léonidas? Pour s'en prendre même aux garderies et à l'école maternelle, pour demander que la femme reste chez elle à s'occuper de ses enfants, il faut vraiment être terrorisé. Terrorisé par ses fantasmes malsains et terrorisé par son manque de confiance en soi.

Quand tu dis que les mères sont égoïstes, cupides, vénales et sans conscience, tu parles encore de la tienne? Toutes les mères sont donc cupides, et sans conscience. J'adore les généralités. Tu sais, du genre tous les homme sont des connards.

Tu dis que les homme sont tout fait pour nous soutenir, nous pauvres imbéciles, dans notre émancipation (sic). Et que, bien sûr, cela vous retombe dessus. La victimisation à outrance, encore une caractéristique propre aux masculinistes. "Nous, pauvres hommes, nous sommes très malheureux. Vous vous rendez compte, les femmes veulent travailler. Travailler. Ca nous fend le coeur, on ne sait plus quoi faire, c'est si horrible". Pire. Les hommes ont donné la hache aux femmes, qui leur ont coupé la tête (quand je te disais que tes fantasmes étaient malsains).

Encore plus pire. Il y a des hommes de notre côté. Ceux-là sont des "irresponsables". Comment peut-on soutenir ces parasites imbéciles que sont les femmes, je vous le demande. Un homme, ça rote, ça pète, ça se cure le nez, ça prend des noms ridicules pour écrire sur internet, ça aime les voitures, de sport, et rouge de préférence, ça n'aime pas les enfants et ça va travailler. Ca n'apprécie pas les femmes, et grands dieux, ça n'est pas d'accord avec le fait qu'elles aillent travailler. Vous vous rendez compte, on risquerait de découvrir qu'elles travaillent mieux que nous, et que nous ne servons à rien. C'est irresponsable comme attitude. Il faut les laisser à la maison. C'est même là "leur seul honneur". CQFD.

Tu sais loulou, si Marie Curie était restée à ses fourneaux à cuire des tartes aux pommes pour son mari, pas de radioscopie pour toi. Tu vois, il y a plus dangereux que le féminisme. Néanmoins, nous devons retourner à nos fourneaux. Euh, tu sais qu'on a inventé un truc génial depuis ton Moyen Age natal, c'est la cuisinière à gaz. Ou la taque électrique. Je sais, ça fait peur petit Léonidas, mais c'est ça le monde moderne.

Les derniers paragraphes sont pas mal, on sent bien que tu t'énerves. T'es un marrant mon petit Léonidas. Vraiment. La femme est une enfant qui doit grandir pour vivre auprès d'hommes adultes. La femme est une salope (comme ta mère, je suppose). La femme doit exiger des hommes exigeants (c'est si bien dit). Il faut qu'ils rentrent le soir à la maison, mettent les pieds sous la table et exigent un bon repas et que les enfants soient au lit, pas question que des braillements viennent déranger les oreilles de l'homme. Après tout, lui a travaillé.

Les femmes ont instauré une "guerre des sexes". Excuse-moi mais pour un mec qui s'appelle comme une épée du Moyen Age, c'est-à-dire d'un temps où les épées servaient beaucoup, c'est un peu fort.