samedi 26 mars 2011

Parce que l’avortement est un droit

Demain, des jeunes, qui se disent « pro-vie » vont manifester contre l’avortement à Bruxelles (mais quelle vie pour un enfant non désiré et ses parents ?). Le collectif d’étudiant qui organise cette marche pour la vie se justifie en disant qu’ils défendent les droits de l’homme. Et les droits de la femme ?


Les féministes se sont battues pour que le droit à l’avortement soit reconnu. Et si ça a posé problème au roi Baudouin, dit le frustré, la loi est quand même passée, et heureusement. Parce que l’avortement est un droit. C’est indiscutable.




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Enfant désiré = enfant heureux

D’abord, il s’agit du droit des femmes à disposer de leurs corps. Que cela vous plaise ou non, chaque femme fait ce qu’elle veut de son utérus. Personne n’a le droit de l’obliger à garder un enfant. Est-ce qu’on légifère sur ce que les hommes peuvent faire de leur sperme ? Non, c’est leur corps, personne ne peut leur dire quoi en faire. Pourquoi les choses seraient-elles différentes pour la femme ?

C’est même pire, souvent la contraception est l’affaire de la femme. A elle de prendre la pilule. La pilule a été une grande avancée pour la femme, elle lui permet de réguler elle-même sa contraception, mais c’est étrange que quand on réfléchit au sexe de la femme, on crée la pilule et que quand on réfléchit au sexe de l’homme, le viagra nait. Donc, quand on pense au sexe de la femme, on pense reproduction et quand on pense au sexe de l’homme, on pense performance. Le préservatif est utilisé au début de la relation, mais dès que cela devient sérieux et qu’on a fait tous les tests nécessaires, on l’abandonne au profit de la pilule. Pourtant, une pilule contraceptive pour homme est en train d’être mis au point. Qui en a entendu parler ici ? Messieurs seriez- vous prêts à l’utiliser ? Il y a en tout cas beaucoup de réticence et de réactions négatives autour de ce projet. En matière de contraception, les hommes préfèrent s’en remettent à leur compagne. Ils se sentent moins concernés par la contraception car une relation sexuelle n’a pas de conséquence pour leur corps. Il ne risque pas de tomber enceinte.


Mais voilà, une femme peut tomber enceinte, même quand cela n’est pas désiré et que toutes les précautions ont été prises. On peut tomber enceinte en prenant la pilule, ce n’est pas infaillible. Alors quoi, on garde l’enfant ? Même si on 16 ans ? Même si on ne travaille pas encore ? Est-on obligée d’arrêter ses études ? Et si on est au chômage ? Et si on a déjà cinq enfants ?



@http://www.elle.be


Un enfant non désiré ne sera pas heureux. Sa mère et son père non plus. Vous croyez qu’il est préférable qu’une femme avorte, ou qu’elle commettent un infanticide et cache l’enfant dans son congélo quand il aura quatre ans ? Un embryon est un embryon. Ce n’est pas encore un enfant. Il n’a pas de cerveau, il ne réfléchit pas, il n’a pas peur, pas d’envies, pas de mémoire. Vous vous souvenez de quand vous étiez embryon vous ? Qu’on arrête de mettre la pression sur le corps des femmes pour après les condamner quand elle pète un câble et tue leur enfant. C’est la société qui crée ces réactions tragiques et c’est la société qui les réprime.




Et si l’embryon provient d’un viol ? Une femme devrait accoucher d’un enfant qu’elle haïra toute sa vie parce qu’il lui rappellera une agression physique et psychologique. Celles qui ont le courage de le faire le peuvent, le contraire doit être possible.




Il n’y a aucune raison de juger les femmes qui avortent. Chacune a ses propres raisons. Ce n’est pas, et ce ne serait jamais un acte facile. Il faut réfléchir et informer les jeunes filles. Bien sûr, il ne doit pas devenir le seul moyen de contraception.


Quand l’avortement était illégal….


Mais n’oublions pas non plus que même quand l’avortement était illégal, les femmes avortaient, dans des conditions souvent déplorables et qui mettaient leur vie en danger. Ou elles partaient à l’étranger pour se faire avorter, officiellement parties « en vacances ». Quelle belle hypocrisie ! Que des « pro-vie » veuillent un retour à cette situation me laisse un peu perplexe.

Le collectif étudiant (qui rassemble beaucoup de catholiques, ça vous étonne ?) prévoit d’autres actions que celle de demain. En attendant, le mouvement laïc et les centres de planning familial appelle à riposter contre cette marche, qui ira du Mont des Arts à la Place Poelaert, de 15h à 17h en se rassemblant Place d’Espagne de 15h à 18h.


@http://bxl.attac.be/

Le fait que ce soit des jeunes, des étudiants, parmi lesquels des femmes bien sûr, qui remettent l’avortement en cause m’inquiète. Cela montre la régression du combat féministe dans les nouvelles générations. Qui pourra prendre la place de celles qui ce sont battues pour les droits des femmes. Cette remise en cause des acquis du féminisme n’est pas acceptable. On ne juge pas les femmes qui font des enfants. Si une autre n’en veut pas ou plus, de quel droit peut-on la juger ?


Pour aller plus loin :

2 commentaires:

  1. tout à fait d'accord mais je crois qu'il faut aller encore plus loin et établir l'égalité réelle de fait... Un homme peut contrôler sa fécondité grâce aux moyen de contraception et cela peut lui être demandé par sa partenaire; réciproquement une femme peut avoir une contraception et cela peut lui être demandé par son partenaire. A l'heure actuelle une femme peut décider d'avorter un foetus conçu a deux mais l'homme ne peut avoir de pouvoir de décision si l'on veut l'égalité il faut se battrez pour le droit de l'homme a faire avorter par décision l'enfant lui aussi doit pouvoir refuser la conception d'un enfant non désiré

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  2. L'infanticide est un droit... libérez Juliana Santana Duran!!!

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