mardi 8 mars 2011

Une Journée Internationale de la Femme, pour quoi faire ?


Aujourd’hui, c’est le 100 ème anniversaire de la Journée de la Femme. A cette occasion, je suis partie à la rencontre des femmes qui comptent pour moi : mes amies, mes proches et surtout, ma maman.




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Si vous vous demandez à quoi peut bien servir une journée des femmes (lu et entendu aujourd’hui :«Et la journée de l’Homme c’est quand ?», « Oh, il y a déjà tellement de journées internationales », « c’est encore du marketing pour vendre des fleurs »), j’ai quelques statistiques pour vous :

  • 70% des femmes seront victimes de violence dans leur vie
  • Une sur cinq subira un viol ou une tentative de viol
  • 70% des femmes sont pauvres
  • 80% des personnes faisant l’objet d’un trafic sont des femmes
  • L’écart salarial entre hommes et femmes belges oscille entre 15% et 25% selon les cas

Voilà. Au moins, cette Journée de la Femme vous aura permis d’apprendre les faits (ou de les réapprendre, parce que cela semble s’oublier vite).

Je passe les publicités plus ridicules les unes que les autres qui surfent sur cette journée. A les voir, non on ne vend pas de fleurs, mais on laisse entendre qu’une femme, c’est avant tout quelqu’un (quelque chose ?) de beau.












Etre une femme ?


Mais qu’est-ce qu’être une femme, vraiment ? C’était ma première question à mes proches. Là, toutes sont unanimes : une femme, c’est quelqu’un qui devra, toute sa vie, montrer qu’elle vaut autant qu’un homme, en travaillant plus. « Aujourd’hui être une femme signifie être quelqu’un de polyvalent, qui pense à tout et qui se démène pour les autres mais aussi qui doit constamment faire ses preuves » explique une copine, Justine, 23 ans. Valérie, secrétaire de direction et aussi ma maman, est tout à fait d’accord et explique qu’ « une femme d’aujourd’hui est une SUPERWOMAN, qui doit (ou sait) concilier vie familiale, vie professionnelle et éventuellement bien être personnel (s'il reste encore un peu de temps). Elle n'a pas le choix, elle doit pouvoir jongler entre sa charge de travail au bureau, sa charge de travail à la maison et l'éducation de ses enfants. Tout cela amène beaucoup de stress ».





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D’après ma maman, la femme d'aujourd'hui n'a pas le droit de se plaindre, « car on lui répondrait que c'est elle qui a voulu l'égalité et le droit au travail, donc ... évitons de nous plaindre…ça plairait trop aux hommes ». « Il y a le cliché de la femme, qu’on considère comme illogique, incompréhensible, qui se retrouvent dans beaucoup de milieux, et surtout les milieux industriels. Cela explique qu’une femme soit moins souvent choisie pour un poste à responsabilité qu’un homme » renchérit Justine.


Des discriminations ?


Justement, comment perçoivent-elles les discriminations qui touchent les femmes ? Elles les retrouvent essentiellement dans la vie professionnelle à en croire les réponses reçues. « Les femmes peuvent certainement se sentir discriminées dans leur vie professionnelle, car le salaire n'est pas toujours égal à celui des hommes pour un diplôme pourtant égal. Il y a encore de nos jours, des fonctions qui sont systématiquement refusées aux femmes. J'ai l'impression aussi que quand une femme arrive à certaines fonctions, tout se passe comme si on l'attendait au tournant, comme si elle avait pris la place d'un homme ». Mais pas uniquement, Stéphanie, 24 ans (dont quatre d’amitié avec moi) confie qu’elle se sent surtout discriminée « dans ma non-envie d’enfants. Apparemment, c’est encore anormal pour une femme. A part ça, je me sens égale d’un homme dans mes études ou mon travail ».


Une solution contre les discriminations ? « De toute façon, il ne faut pas se leurrer : les réunions de parents, les rendez-vous chez le médecin, les séances de catéchisme, et autres ... c'est en général à intercaler dans le programme de la femme », souligne ma mère. « Alors, il faudrait peut-être octroyer un congé de paternité identique que celui de la mère. A ce moment là, on pourra embaucher des hommes ou des femmes, peu importe. Et les hommes s'investiraient un peu dans la vie familiale, l'éducation et les soins aux enfants…Bof encore que, pas sûr ».


Une femme = un homme ?

Où se sentent-elles égales aux hommes ? « Au lit » sourit Séverine, une vieille amie. Il est vrai qu’on reconnait aujourd’hui le droit des femmes à avoir du plaisir (même si, attention, pas partout, l’excision reste un fléau). Ma maman a une autre réponse, « Sur la route ...dans ma voiture ... je suis comme un homme : j'ai le droit de klaxonner quand on m'emmerde. J'ai le droit de freiner pour laisser passer tous les piétons, même si le gros moustachu dans mon rétroviseur vocifère des insultes, parce qu'avec lui, la mémé, elle serait restée sur le trottoir. Je peux prendre ma priorité de droite ... et oui ... j'ai le droit aussi... après je regarde dans mon rétro et je me régale ». Elle pense aussi que la Justice est la même, qu’on soit homme ou femme. Et comme Justine, elle estime que sur les bancs d’écoles ou d’universités, nous sommes parfaitement égales. C’est même dans leurs études que les filles réussissent mieux que les garçons.

Je laisse le mot de la fin à ma maman: « C'est peut-être grâce à mes parents, à leur éducation ... mais en tout cas je ne me suis jamais sentie inférieure à un homme ... JAMAIS ».


A quoi sert une Journée de la femme ? Pour moi, ce 8 mars m’aura permis de comprendre l’origine de ma détermination féministe.

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