jeudi 29 décembre 2011

Rétrospective 2011- Les "meilleurs" clips

La nouvelle année approche à grand pas. A l’heure des bonnes résolutions, des bilans et autres rétrospectives, Actufeministe vous propose son classement des faits qui ont marqués 2011.

Les clips de 2011. Disons tout de suite que je suis nostalgique du temps où le clip musical suivait une histoire cohérente (pas juste je baise celle-là, puis une autre puis bon allez une troisième) ou, au moins, montrait les musiciens jouant de leur instrument (et pas du corps de jeunes et jolies femmes, toujours dénudées et souvent très maigres). En 2011, il faut bien constater une tendance générale (avec le placement de produits de plus en plus ridicule, on dirait que c’est un concours à celui qui fera un placement de produit le plus évident), c'est l’utilisation du strip-tease féminin comme moyen de pallier à un manque évident de créativité, dans le morceau comme dans le clip. La femme objet et cadeau, qui se trémousse aux sons de musiques vides et répétitives.

 Comme dans le clip du morceau Dirty Dancer (sic) d’Enrique Iglesias et Usher et Lil’ Wayne (plus on est de fous, plus on rit ? Bientôt ils seront six pour un morceau qui pourrait très bien être « chanté »… par personne). Bon allez, il faut le leur concéder, au moins ici il y a un lien évident avec le sujet de la chanson. Les autres générations ont eu Dirty Dancing, nous on a Dirty Dancer (youhouuu). Le clip nous montre un Enrique (à mon avis accro au sexe) qui passe sa soirée à « commander » des strip-teaseuses à la place de pizzas dans une ambiance très futuriste, jusqu’à ce qu’il n’ait plus d’argent. Ca arrive, même aux meilleurs. Mention spéciale à la femme qui commence à avoir la même peau que celle d’une panthère, l’effet rend très bien et on comprend aussi très bien que la femme, c’est comme un animal. Sympa.


 

Un des commentaires sur Youtube me redonne néanmoins foi en l’humanité : « Cher Enrique, tu es l’homme le plus sexiste sur terre, une jeune fille de 15 ans qui a été amoureuse de toi pendant toute son enfance ».

«Coz Tonight, I’m fucking you», c’est cette promesse (ou menace, on ne sait pas trop) qu’Enrique nous fait dans un autre clip sorti cette année. Alors dans ce clip-là, il y a un vrai « scénario », il faut suivre, Enrique se rend dans une boite de strip-tease (bien sûr), il voit une fille dans une boite de strip-teaseuse, bon comme les strip-teaseuses l’ont bien chauffés quand même, il voit une femme qui a l’air plus ou moins normale assise dans un grand fauteuil et décide que bon il va se la faire. Et comme Enrique c’est un tombeur, un vrai, il la conduit dans des toilettes glauques et je vous donne en mille, il se la fait. Bien sûr. Bon après, il part à Mexico, on ne sait pas trop pourquoi. C’est pas ça l’important, l’important c’est que là il joue au poker (re-bien sûr) avec une blonde (re-re-bien sûr, il est tombé sur la seule bonde de tout Mexico) et là bon vu qu’il est toujours aussi accro au sexe que dans l’autre vidéo, il décide… de se la faire. Gros problème, l’autre conne qu’il s’est tapé dans les toilettes glauques là, la brune, elle l’a suivi. Et elle tombe sur lui alors qu’il monte avec la blonde se chercher une chambre. C’est pas de chance et on voit bien à sa tête qu’il s’en veut. Grand moment d’émotion. Mais Enrique a plus d’un tour dans son sac, il décide…. de se les faire toutes les deux. Plus, au bas mot cinq autres filles qui sont dans sa chambre et gesticulent derrière lui d’une manière bizarre, et en string s’il vous plait bien. On ne sait pas d’où elles sortent on ne sait pas d’où elles viennent mais c’est cool. Enfin vu l’air inquiet qu’il a Enrique, sa nuit a été longue. C’est vrai qu’un homme pour sept femmes, c’est une partouze tout ce qu’il y a de plus classique. Bien sûr. J’espère pour lui qu’un pote l’a rejoint quand même. Clap, scène finale, où Enrique fait le con sur son bateau. Il a pécho les deux meufs et, oh miracle, elles sont devenues lesbiennes, comme ça, d’un coup, vu qu’elles s’embrassent. Enrique, pose-toi sur des questions sur tes talents sexuels (sic). Enfin bref. Encore une utilisation du couple de femmes lesbiennes comme fantasme sexuel des hommes (et uniquement pour ça), alors que ce sont précisément ces femmes là qui n’en ont rien à faire des hommes. Dis, Enrique, c’est quand qu’on verra deux hommes s’embrasser et faire l’amour dans tes clips ? On se croirait dans un épisode de Tru Blood (série télévisée qui se dit subversive, je rigole), qui nous montre des scènes d’amour plus que pornographiques quand il s’agit d’hommes et de femmes, ou de deux femmes ensemble, pour autant qu’elles soient belles et jeunes, il ne faut pas abuser, mais ne nous montre aucune scène avec deux hommes (oui mais ça, ça ne plait pas aux hommes, aux vrais). Triste.


La version parodique est mieux( "Tonight, I'm... eating food"):




Sinon, on a aussi Shakira qui nous explique qu’elle est « rabiosa », donc « excitée », et on est ra-vi de l’apprendre. Ca change ma vie. Et donc vu qu’elle est « rabiosa », elle fait un lap dance de dingue pendant tout le clip (et soit elle est hyper photoshopée, soit j’ai mal vu les images de ses concerts, dans lesquelles elle me semble bien plus en « forme »). C’est elle qui est excitée, ou bien elle veut exciter ? Et en plus elle demande de venir plus près. Je ne sais pas pour vous, mais vu son regard de serial tueuse quand elle le dit, moi je ne le ferais pas (est-ce que je ressemble à ça quand je suis excitée ? ). Et puis, bon, elle mentionne quand même son père (« Papi ») et Pitbull sa mère (« Mami »), c’est dur de trouver des paroles intéressantes je le conçois, mais quand dans le même clip, elle se dit « excitée ».... A part faire un lap dance, faut avouer qu’elle ne fait pas grand-chose Shakira, elle va dans une boite de nuit, elle joue dans une baignoire remplie de balle-balles comme une enfant et elle se laisse porter (pourquoi ?) par des gens. Ok.





Même les musiciens électroniques s’y mettent. Nero et son single « Guilt », nous emmène dans une boite de strip-tease spéciale. La danseuse est très douée c’est sûr, mais attention, elle est aussi dangereuse. La femme-démon, c’est presque un trip catho ça. Monseigneur Léonard serait fier de vous.




On arrive à l’un de mes meilleurs amis de l’année, il est ex-aequo avec Enrique quand même, j’ai nommé Pitbull. Un grand artiste (est-ce qu’il sait ce qu’est une guitare ?). Non, non Pitbull remet tes lunettes s’il te plait. Voilà, je peux commencer. Je vais prendre la vidéo la plus récente, parce qu’au sinon, on ne s’en sort pas avec ce gai luron. Dans International Love, Pitbull rêve de se taper sa sœur, de fellation et de prostitution, avec trois danseuses dénudées qui se dandinent derrière lui, complètement inutiles. Comme le morceau. C’est peut-être ça le lien. Reconnaissons au moins un point à Enrique, lui quand il parle de « baiser », il n’appelle pas ça « aimer » (sauf dans la version censurée cela va de soi).






N’oublions pas non plus Sean Paul, qui a fait son grand retour en 2011, avec une nouvelle coiffure qui ne lui va vraiment pas, mais qui manifestement, ne l’empêche pas de se taper tout ce qui bouge, fait 40 kilos, deux fois sa taille et porte une jupe. Il est même accompagné de strip-teaseuses sur scène (pour détourner l’attention de la pauvreté musicale de ses chansons ?).





On s’écarte un peu du strip-tease (pas tellement, rassurez-vous) mais c’est pour mieux illustrer, par ce clip magnifique, ce que je disais plus haut sur la lesbienne utilisée comme fantasme masculin. Le clip « She doesn’t mind », mais il y a un peu de tout dans ce clip, notamment les hôtesses de l’air chaudasses, la femme qui ne sait pas boire son soda sans en mettre partout et se frotte les seins d’un air suggestif, etc. Ca me donne presque envie d’aller dans un aéroport.





Sean Paul, on a compris que t’avais un partenariat avec la marque d’alcool Rémi Martin, tu vas nous la mettre dans tous tes clips la bouteille (et plusieurs fois en plus) ? Par ailleurs, est-ce que tu n’essaierais pas de copier Pitbull avec le style « j’ai des lunettes de soleil même à l’intérieur ». Très « réussi ».

 Un dernier pour la route, c’est Snoop Dog, qui promet aux femmes qu’il va faire en sorte qu’elles soient « mouillées ». Moi, quand je vois ses clips, c’est clair, je ne mouille pas. A part mes yeux qui pleurent de rire. Très sexy tes sandales et ton vieux peignoir dégueu. Ca fait très mac effectivement, (comme ton manteau moche en fourrure et ton chapeau ridicule en passant) mais je suppose que c’est fait exprès. Etre sexy, on laisse ça aux femmes. Le clip, c’est un condensé de tout ce que j’ai dis plus haut, il est parfait pour finir l’article, des lesbiennes, de la partouze, avec juste Snoop Dog comme l’homme, le vrai, le seul de la situation, et du strip-tease. Vu que tu es un « artiste », tu ne te rends pas compte, quand tu « fais » un morceau, que le rythme est excessivement énervant. Je te le dis gentiment mais tu dois commencer à te poser des questions quand même David Guetta arrive à l’améliorer.





Avoir des filles faciles (ou facilement achetables, c’est pareil) et du fric, c’est ça l’important. Voilà l’histoire racontée par la plupart des clips vidéos aujourd’hui. Ca va tellement loin que même dans le clip de Maria Carey et Justin Bieber (sic), qui s’intitulent quand même « All I want for Christmas is you »,  en gros,  « je ne veux rien d'autre pour Noël que toi, je ne veux pas de cadeaux, je ne veux que toi à mes côtés » (re-sic), on se retrouve dans une galerie marchande (mais… pourquoi) avec un énorme placement de produit Nintendo DS, un Justin Biber à l’air attardé et une Maria Carey aux poses suggestives (ou puputtes), genre « tout ce que tu vas avoir pour Noël, c’est une fellation ». Logique.



Consomme, consomme, consomme. De l’alcool, des femmes-objets, des voitures, des Nintendo DS, Maria Carey… consomme ce que tu veux mais consomme. Ce n’est même pas étonnant pour de la musique commerciale.

Un point positif ? Cette année, 50 cents est mort, musicalement parlant.

Une polémique ? Beyoncé serait féministe. J’y avais répondu ici.

A lire aussi : Rétrospective 2011-les phrases chocs 

1 commentaire:

  1. Youtube est finalement devenu rien moins que le plus gros jukebox de la planète.
    Cependant, il y a de nombreux lieux pour montrer ses créations, et ce quel que soit leur type (jeux vidéos, insolites, enfants qui font des bêtises...)

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