samedi 11 juin 2011

Être jolie, un jeu d’enfant ?

Un Mini Kid Spa s’est ouvert en France. Le principe ? Des petites filles de 6 à 15 ans peuvent s’y faire masser, épiler, maquiller ou recevoir une pédicure et une manucure. Le problème ? La sexualisation de plus en plus précoce des jeunes filles.


Le phénomène des lolitas a de bons jours devant lui. Si Nabokov a exploré le thème et créé le terme au XXème siècle en parlant d’une jeune fille de 12 ans, les lolitas d’aujourd’hui peuvent avoir 6 ans. En France, dès cet âge, elles peuvent recevoir des soins du corps et se faire maquiller. On peut y voir des gamines de 6 ans, avec rouge à lèvre et ongles des mains (et des pieds) pailletés. Pas si grave ?


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Au contraire, on apprend aux petites filles que les femmes doivent être belles avant tout. Elles y apprennent très tôt que c’est leur physique qui les rendra intéressantes, et pas leur cerveau. Elles y vont, bien sûr, accompagnées de leur maman, qui leur jettent des regards admiratifs en justifiant leur présence dans « ce spa pour enfants ». Se faire belle, se maquiller est donc valorisé. On fait comme maman, on est belle, et maman est contente. Mais qu’est-ce que cela peut signifier pour ces jeunes enfants, qu’il leur faille passer des heures dans un spa avant d’être enfin belles. On peut aussi se demander ce que cela change dans le regard que portent les jeunes garçons sur ces petites filles.






On est en plein dans le phénomène d’enfants-trophées (ou poupées), où la petite fille doit être la plus belle possible (pour valoriser maman?). Comme dans les concours de mini-miss. Vous croyez vraiment que c'est seules que ces petites filles s’inscrivent à ces concours, ne mangent plus, et se préparent toute l’année pour passer des concours, où elles défileront en robe de soirée, et bien sûr, en maillot de bain, sous les yeux d’adultes complètement inconscients. Un moindre bourrelet, et elles ne gagneront jamais. De quoi inculquer de belles valeurs à ces enfants.






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Rouge à lèvre et épilation





On peut avoir l’impression que l’on sexualise les enfants de plus en plus tôt. Aujourd’hui, même les petites filles doivent ressembler aux mannequins (Vogue les met déjà en scène comme de vrais manequins dans l'édition de décembre 2010). C'est déjà difficile pour les femmes accomplies, d'où le succès des spas "pour adultes". Maintenant, cette pression pèse aussi sur nos enfants. Qu’est-ce que se mettre du rouge à lèvre ? C’est attirer l’œil sur les lèvres, la bouche, un endroit hautement érotique. Qu’est-ce que s’épiler (même l’épilation du maillot est possible au Mini Kid Spa) ? C’est correspondre à un modèle, toujours montré, de la femme glabre et lisse. Tout se passe comme si nos petites filles devaient être de plus en plus tôt disponibles sexuellement. Et l’enfance ? Et l’insouciance ? Quand j’étais enfant, j’avais des bourrelets. Et je ne m’en inquiétais pas comme aujourd’hui. Mais ces enfants s’en inquiètent déjà. Comme du regard de l’autre. Peut-être qu’aujourd’hui, elles le font pour elles-mêmes. Elles aiment se sentir belles. Mais elles apprennent aussi, petit à petit, que les autres peuvent les trouver belles. Et que cela les valorisent. Le problème, c'est quand on ne les valorise que pour leur physique ou leur beauté. Le problème, c'est quand la beauté devient quelque chose de socialement acquis, et pas de personnellement développé. Quand il faut rentrer dans certains schémas pour se sentir belle.






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Être comme des stars


Nous sommes dans un univers de plus en plus médiatique. Être exposé aux clips, films et autres publicités à longueur de journée crée des complexes. Beaucoup de ces petites filles disent d’ailleurs vouloir être « comme des stars ». Des stars retouchées, qui modifient leur manière de considérer leurs corps. Au lieu de les emmener dans un spa, leurs mères pourraient leur apprendre ce que sont réellement les images médiatiques. Des images créées pour nous faire consommer, et qui dictent des modèles auxquels nous essaieront de ressembler sans y arriver.












N’oublions pas non plus qu’il faut payer les services de ce « spa ». Il y a des gens derrière qui se font de l’argent. En sachant que les enfants peuvent être cruels entre eux, on imagine sans peine les critiques que recevront les petites dont les parents n’ont pas les moyens de dépenser leur argent en maquillage pour leur enfant de 7 ans.










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