samedi 10 septembre 2011

Réponse à Amaury Watremez : L’étrange fascination pour des valeurs dignes d’un autre temps

Article publié sur Agoravox :




"L’étrange fascination des « nouveaux mâles » pour les anciens



« Ne vous fiez pas aux couples qui se tiennent par la main. S'ils ne se lâchent pas, c'est parce qu'ils ont peur de s'entre-tuer »

Groucho Marx dans ses « Mémoires Capitales »





On me dira encore pour ce texte, tu exagères, tu es outrancier, tu systématise des cas particuliers, tu es trop caustique, voire méchant, à cela je répondrai que ce texte ressort de la caricature et qu'il grossit de ci de là quelques traits, mais pas tous, afin de faire émerger une esquisse de portrait des « nouveaux mâles » et des « nouvelles femmes ».

On croise les nouveaux mâles en ville, dans les grandes agglomérations, et aussi à la campagne, pas seulement à Paris dans les coins « bobos » de la Capitale.

Ils se reconnaissent souvent au fait qu'ils portent un bébé sur leur ventre, comme les kangourous, ou poussent la poussette de leur progéniture, alors que madame est à côté le portable à la main, ou la clope, en essayant de se persuader combien c'est sympathique d'être un nouveau mâle.

On les voit attendre à la sortie des magasins de fringues leur douce et tendre moitié, tenant la main d'un petit garçon ou d'une petite fille habillés comme Papa et Maman en coton équitable bien entendu. Il garde très longtemps l'allure « adulescente » car au fond c'est un grand gosse qui rêve encore de se marier avec sa mère.

Madame a conservé son nom de jeune fille qu'elle appose au nom de Monsieur, souvent en deuxième, car ne porter que son nom de femme mariée équivaudrait pour elle à un signe d'oppression masculine et phallocrate, tout comme pour certaines « nouvelles » femmes, l'épilation est également un de ces signes.



Monsieur ne comprend pas toujours ce genre de point de vue mais il accepte, non pas qu'il soit parfaitement d'accord, mais surtout parce qu'il a peur de se faire engueuler.

A la maison, il s'occupe de la plupart des tâches ménagères, il change les couches du bébé, se réveille la nuit pour donner le biberon, nourrit le chat, sort le chien. Sa femme, ou plutôt sa compagne, sa partenaire, a mieux à faire, elle « chatte » sur le net avec ses copines, ou choisit le papier-peint sur un super-site internet qu'elle a repéré, qui en plus pratique son commerce selon les normes de développement durable les plus stricts car c'est important à ses yeux.

Le nouveau mâle ne s'occupe pas de ces tâches simplement pour rendre service et partager le travail, c'est parce que sa femme, mais aussi sa mère, qui fait « 68 » et l'a éduqué dans le mépris de son pénis et de son identité sexuelle, lui ont bien dit et répété que demander ça à sa femme serait un symbole d'arbitraire masculin.

Ce que ne sait pas son compagnon, c'est qu'elle a un amant, un sale type viril et un rien brutal pendant l'effort, mais elle le trouve tellement moins mollasson que son mari, pacsé, partenaire de couple.

Parfois, elle va jusqu'à quitter son nouveau mâle pour aller avec le sale type qui la traitera comme une loque, se moquera d'elle, mais c'est ça au fond qu'elle recherche. Et comme elle est moderne, parfois c'est pour une autre femme, souvent une « camionneuse » compréhensive mais ferme qu'elle quitte son nouveau mâle, nouveau père...

Au café, on la voit avec son amant, dont elle boit les paroles, qu'elle inonde de SMS brûlants de passion finalement bourgeoise. Elle fait tout ce qu'il demande, lui obéit au doigt et à l'œil.

Elle aime bien son mari, qui est aussi sa « meilleure copine », mais elle aimerait bien que de temps, il soit aussi un homme, un vrai, un dur, un tatoué, même si au fond, elle recherche un stéréotype, et qu'elle est toujours en quête du prince charmant. Elle sait bien qu'elle se comporte souvent en virago.

Le nouveau mâle s'en doute plus ou moins. Souvent il rêve à se comporter en « phallocrate », en « macho », en « sale type », parfois lors des conférences sur les théories du « Gender » où le traine sa femme qui trouve cela génial. Il s'occupe de la sono, et parfois quand la conférencière évoque la dictature masculine qui a eu cours pendant des siècles, ce sont des paires d'yeux réprobateurs qui se tournent vers lui et les deux ou trois hommes présents, qui baissent alors la tête.

Le plus souvent, la conférencière les console en parlant aussi des mâles qui ont pris conscience de tout cela, et là les visages dans le public exclusivement féminin deviennent souriants et pleins de commisération envers ces gentils garçons qui expient les péchés de leurs ancêtres.

Les nouveaux mâles ne sont ni de droite ni de gauche, on en trouve de toutes les opinions, à la différence qu'à droite ils se mettront en ménage de préférence avec des femmes ayant le genre cheftaine qui aiment désigner hommes et femmes comme « mecs » et « nanas ».

Elle est souvent plus « mec » que son homme il est vrai.

Ce genre cheftaine aimera bien discuter à longueur de temps sur les défauts des « mecs ».

Pourtant, le nouveau mâle aime à défendre le « Gender », le féminisme et tutti quanti, même s'il perçoit son couple selon des critères de « sitcom » ou de publicité. Il qualifie tout contradicteur de ces nouveaux dogmes de fachos, frustrés, réacs, séides de Zemmour, et j'en passe, tout en rêvant de se comporter comme il s'imagine que ces affreux personnages, selon lui, se comportent. D'ailleurs, le plus souvent, il en vient très vite à évoquer la taille de l'appareil génital de ceux qui le contredisent pour se défendre, à se lancer dans des comparaisons parfois hasardeuses, ce qui en dit long sur son inconscient au bout du compte".




Réponse :






L’étrange fascination pour des valeurs dignes d’un autre temps





« Pour bâtir un couple, il faut être quatre : un homme plus sa part de féminité, une femme plus sa part de virilité »

Bernard Weber dans « L’empire des anges »






Je ne sais pas à quoi je m’attendais venant d’un texte qui débute par l’aveu de caricaturer la réalité. Mais j’ai bien rit. Cher Amaury Watremez, vous partez du principe qu’un homme qui s’occupe de ses enfants, aide sa femme dans les tâches ménagères et accepte qu’elle garde son nom de jeune fille est forcément un homme malheureux. Un tel homme n’est pas un vrai homme. C’est un « nouveau mâle » sur lequel vous vous acharnez tout au long de votre article.










@http://prefmag.com/








Une femme, une vraie, doit adorer s’occuper de ses gosses, de la cuisine et des tâches ménagères et, en plus, aimer les machos bien violents. D’ailleurs, même les femmes modernes ont leur mari bien gentil à la maison et un amant qui les traite mal en secret. Parce qu’en toute femme sommeille une victime consentante, bien entendu. On aime ça nous, les coups et les insultes. Vivre avec un homme qui nous respecte, quelle ineptie ! Votre texte plonge même dans l’homophobie la plus dégueulasse, mais ça ne m’étonne pas. Non, ce n’est pas parce qu’on est une « femme moderne » qu’on choisit de se mettre en couple avec une autre femme. Mais bien parce que l’on est un être humain, avec des sentiments, sentiments qui ne se portent pas sur un sexe, mais sur un autre être humain. Avoir des sentiments. Je ne sais pas si vous connaîtrez ça un jour.











Il faudra m’expliquer en quoi nettoyer un appartement signifie nier son identité masculine et, plus grave, nier son pénis. Les hommes qui changent les couches de leur bébé nieraient leur pénis ? Ca prête à sourire. Je suppose que bichonner sa voiture, ça c’est autorisé. C’est assez « masculin ».Je m'inquiéterais pour l'identité masculine, s'il suffisait de toucher un lange pour la mettre à mal. Quand une femme bricole ou change un pneu, on ne présume qu'elle se sent touchée dans son identité de femme.





Comment peut-on décréter ce que c’est d’être un homme et ce que c’est d’être une femme ? Entre deux êtres humains du même sexe, il existe déjà des différences énormes. Pourquoi alors opposer autant les deux sexes ? L’Homme et la Femme n’existe pas. Il n’y a que des hommes et des femmes. Peut-être que la vision de ces « nouveaux mâles » sur le couple viennent de leur mère. Et si on parlait de la vôtre. Des études montrent que le machisme est transmis par la mère. Que vous a-t-elle raconté sur le fait d’être un homme, un vrai ? Elle vous a dit qu’un homme ne pleure jamais ? Qu’un homme est le chef de son foyer ? Qu’un homme n’a pas à s’occuper des enfants. Vous semblez attaché à la notion d’ « homme libre », savez-vous seulement ce que c’est, la liberté. La liberté, c’est de pouvoir choisir. La liberté, c’est de pouvoir changer d’avis. Et si un homme choisissait de s’occuper de ses enfants ? Pire, s’il y prenait du plaisir ? Si un homme décidait que ce n’était pas à sa femme de tout assumer dans le foyer ? Ca, on ne vous en a jamais parlé on dirait. Ca vous effraie même à voir votre texte réactionnaire. Vous êtes complètement coincé dans une vision moyenâgeuse des choses. Réveillez-vous. La société change. Avec ou sans vous.







@http://www.tableau-noir.net/





Mais, ne vous inquiétez pas trop, on est loin encore d’un partage égal des tâches ménagères. La femme moderne a encore du travail, merci pour elle.




7 commentaires:

  1. Bonjour Camille, je vous remercie de ne pas m'avoir prévenu de cet article qui prend un article caricatural au premier degré.
    Je ne vous avais pas attendu pour m'en prendre aux petits mâles blancs car je déteste tout autant les phallos de base...
    http://mesterressaintes.hautetfort.com/archive/2009/06/13/les-pauvres-petits-males-blancs-maltraites.html

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  2. Bonjour Amaury,

    Quand on écrit un article de ce genre, en caricturant, ce serait bien de mettre une phrase qui invite à la prudence, par exemple, "ceci n'est pas une fiction".

    Loin de moi l'idée de vous dire comment écrire un article, mais il ne faudra pas s'étonner qu'on puisse le prendre au premier degré, surtout qu'au vu des commentaires sous votre article, je ne suis pas la seule.

    Merci.

    Camille.

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  3. Si l'on doit mettre un parcours fléché avec "là attention humour", ou "là attention dérision", cela ne veut rien dire. Les dogmatiques, les fanatiques d'une cause, c'est un fait, détestent tous, de quelque bord qu'ils soient, la dérision. Je m'étonne aussi que pour vous payer ma tête vous mettez en illustration l'image d'un métrosexuel peu viril, ce qui revient à une argumentation finalement phallocrate de votre part.

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  4. Je n'ai décelé aucune note d'humour dans votre article.

    Vous ne devez pas parler de moi alors, car j'adore l'humour. J'en use très souvent dans mes articles, faites un tour sur mon blog. Quant à la photo, là c'est vous qui ne voyez pas l'humour de la situation, il s'agit en fait de Justin Timberlake qui est ainsi déguisé, pour faire rire ou sourire oui, un des principes de l'humour.

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  5. Théoriser ainsi sur l'humour est sinistre. Je m'en tape un peu de qui est sur la photo, c'est de votre argumentation dont je parlais.
    Au fait moi je préviens, je vous ai répondu sur mon blog, Lorelei, non ?

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  6. « Ne vous fiez pas aux couples qui se tiennent par la main. S'ils ne se lâchent pas, c'est parce qu'ils ont peur de s'entre-tuer » ça c'est très bon et très vrai en tout cas!!: pas un propos de blonde...

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  7. Je réponds précisément à votre commentaire, sinistre, sur l'image.

    Ah mais il ne fallait pas. Je vais répondre bien sûr mais étant donné que j'ai d'autre chose à faire, ce qui ne semble pas être votre cas, ça prendra un peu plus de temps malheuresement. Je m'en excuse d'avance.

    Lorelei? Non, mon nom est Wernaers Camille, c'est écris partout sur ce blog. j'assume mes idées, à la différence de "prof x" à qui je ne prendrais même pas la peine de répondre.

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