vendredi 15 juin 2012

Toutes en Jup' cet été !

C'est l'été. Au menu : à boire et à manger, une boisson infecte et de la malbouffe, qu'on essaie de nous vendre en surfant sur les clichés. Miam(i). 


Avec le retour des beaux jours (en Belgique, ça veut dire que tu sors tes bottes en caoutchouc au lieux de tes Moonboots), on n'en pouvait déjà plus des "Perdez trente kilos avant la plage", "Sculptez-vous un corps de sirène", "Moi, en mieux ! " (ce qui, vu la photo, veut dire "moi anorexique"). Deux nouvelles pubs ont récemment fleuri dans nos rues. Elles ne s'adressent pas aux femmes, mais à Jean-Charles, homme blanc de 30 ans, qui pense que la vie, c'est comme dans les pornos. 


Avec Jupiler, les hommes savent pourquoi. Ils pourront donc peut-être m'expliquer ce qu'est un vrai dur. Mais surtout ce qu'est un faux dur. Bon c'est vrai, l'image nous permet de deviner. Le vrai dur est musclé. Vraiment musclé hein, du genre à avoir tellement travaillé les épaules qu'on ne peut plus distinguer son cou.  Le vrai dur, il ne décapsule pas sa canette avec les mains, quelle idée. C'est avec ses dents bien sûr qu'il ouvre sa canette. Le vrai dur d'ailleurs ne contrôle pas sa force. C'est tout le dessus de sa canette qu'il arrache violemment, provoquant une véritable éjaculation du produit. Pratique. J'imagine bien la scène dans le tram.

 Le vrai dur est donc un vrai violent, on s'en doute.


Ouch. C'est parce que la boisson s'appelle "Force" qu'ils en rajoutent six couches ? Déjà que leur bière n'est pas des plus réussies, je me demande si Jupiler a raison de s'essayer à nous vendre une boisson qui goûte la bière... mais n'est pas de la bière. Une hérésie en somme. La cible est l'homme de 30 ans minimum nous apprend-t-on, j'avais donc raison en imaginant Jean-Charles devant cette affiche qui doit se dire qu'arracher le dessus de sa canette, c'est quand même une belle performance. Du moment qu'il ne confond pas la canette avec sa copine, on est sauvé.

Autre pub, autre univers pour Jean-Charles, les publicités Quick nous vendant deux hamburgers.



Ça donne faim. Félicitons d'abord les publicitaires pour leur recherche créative ou le "-Imagine:  quatre meufs en maillots rouge, pour la référence à Alerte à Malibu tu vois, qui portent un hamburger géant (?) en souriant aux passants, génial non ?  -Ecoute Bruno, je suis pas contre, les trucs bien misogynes, j'aime ça tu sais bien mais ils nous ont commandé deux affiches différentes. -C'est rien, on les colorie en bleu, on change la couleur du fond et puis voilà. -Bravo Bruno, voici ton chèque de 30.000 euros".

C'est vrai qu'il ne fait pas beau en Belgique, jouer sur Miami Bitch (ah non pardon, Beach, autant pour moi), bien vu.

L'histoire ne dit pas: 1) Pourquoi elles transportent cet hamburger sur une planche de surf géant ? 2) A qui est-ce qu'elles l'apportent ? Au géant Gulliver qui s'est perdu à Miami ? 3) Pourquoi ils n'ont pas engagé un mec qui sait travailler sur Photoshop? Parce que le découpage de cuisses à l'arrache, non. Juste non. Qu'on laisse les cuisses comme elles sont. Et je ne parle même pas des fausses robes, qui s'avèrent être, quand on y regarde d'un peu plus près, de simples coloriages de bleu que, même moi, j'aurais pu faire. Joli effort aussi de la rhabiller un  peu, mais bon faut pas abuser, ils en ont quand même garder deux en maillot. Un peu de sérieux. Des maillots bien moulants et des hamburgers bien gras, le bonheur de Jean-Charles.

Les mecs boivent une boisson qui s'appellent Force, les femmes servent à porter un hamburger, que non elles ne mangent pas, quelle idée, comment entrer dans son maillot après. Ça fait un peu penser aux esclaves qui transportent les riches colons dans les colonies. Tout un programme.

http://users.skynet.be/aloube/colonial.htm

"Au point que certains médias perdent tout sens commun en posant l'affolante question : comment réussir à entrer dans son maillot d'ici l'été? [...] N'importe qui peut y arriver rapidement. En mettant une jambe dans chacun des espaces prévus à cet effet. Une méthode infaillible qui convient à toutes les tailles et à tous les modèles" (Anne Pochet dans Victoire, supplément du journal Le Soir)



1 commentaire:

  1. Je suis passée devant ces pubs consternantes cette semaine... et ai eu le secret espoir d'en trouver ici une critique cinglante. C'est chose faite ! Merci ! :)

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