Article publié dans les pages Bruxelles du journal Le Soir du 28 juillet 2012
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samedi 28 juillet 2012
dimanche 24 juin 2012
Sciences et filles
Une campagne de l'Union Européenne lancée le 21 juin dernier provoque la polémique. Souhaitant promouvoir la place des femmes dans les domaines scientifiques, le spot qui accompagne la campagne représente de manière caricaturale le quotidien des femmes scientifiques. Décryptage.
D'abord rappelons que cette campagne est nécessaire. En effet, et ce n'est pas nouveau, les femmes sont sous-représentées dans les métiers scientifiques, en ne représentant qu'environ 30% des chercheurs en 2009. Les causes sont certainement multiples mais certains estiment qu'il ne faut pas sous-estimer le rôle de la représentation sociale, en se basant sur un test effectué sur des petites filles et des petits garçons. Lors du test, on demandait aux enfants de dessiner une même forme en présentant l'exercice soit comme un examen de géométrie, soit comme un examen de dessin. Les résultats furent surprenants. Si on présente l'exercice comme un test de géométrie, les garçons réussissent mieux, mais en présentant le même test comme étant du dessin, les filles réussissent mieux. Garçons comme filles ont donc déjà intégrés que la science, c'est pour les garçons, et l'artistique pour les filles.
Un autre constat : les femmes scientifiques n'échappent pas au phénomène du plafond de verre. Dans ce graphique par exemple, qui représente les scientifiques dans la population universitaire, on le voit clairement. :
En Belgique, elles sont presque 50% des étudiants et représentent encore pas mal des thésards avant de voir leur représentation baisser sensiblement, alors que c'est l'inverse pour les hommes.
Une campagne nécessaire donc pour casser le cliché d'une science réservée aux hommes. Mais pourquoi le faire en jouant sur d'autres clichés ?
Une mini et des talons, est-ce l'équipement réglementaire ? Il faut montrer de la cuisse. Ce clip s'adresse aux femmes ou aux hommes ? C'est vrai que nous, femmes, on aime toutes la mode et on se tuerait pour un petit pull en léopard. Est-il impossible d'imaginer une femme avec une blouse blanche ? Ou juste devant un microscope tiens, même si tout cela relève d'un autre cliché: celui du scientifique à lunettes. Un cliché qui n'est même pas épargné au seul homme du clip, mais qui est aussi le seul à se tenir devant un instrument scientifique. D'ailleurs, à voir son air sceptique quand il réajuste ses lunettes, lui non plus n'est pas convaincu.
Femmes, intéressez-vous aux sciences, vous y apprendrez à faire du maquillage et comme ça vous pourrez masquer vos boutons. Ou vos cernes. Fin bref, vous serez encore plus jolies quoi ! Et tant pis pour le SIDA ou le cancer du sein. C'est bien moins important qu'un nouveau fond de teint.
Oh tiens, on échappe même pas à la fausse surprise et à la bouche ouverte. Cool.
Les réactions de femmes scientifiques se sentant insultées par la campagne ne se sont pas faites attendre. Ici, celle de l'astronome Meghan Gray qui parle de son quotidien de scientifique en comparaison avec cette campagne.
D'abord rappelons que cette campagne est nécessaire. En effet, et ce n'est pas nouveau, les femmes sont sous-représentées dans les métiers scientifiques, en ne représentant qu'environ 30% des chercheurs en 2009. Les causes sont certainement multiples mais certains estiment qu'il ne faut pas sous-estimer le rôle de la représentation sociale, en se basant sur un test effectué sur des petites filles et des petits garçons. Lors du test, on demandait aux enfants de dessiner une même forme en présentant l'exercice soit comme un examen de géométrie, soit comme un examen de dessin. Les résultats furent surprenants. Si on présente l'exercice comme un test de géométrie, les garçons réussissent mieux, mais en présentant le même test comme étant du dessin, les filles réussissent mieux. Garçons comme filles ont donc déjà intégrés que la science, c'est pour les garçons, et l'artistique pour les filles.
Un autre constat : les femmes scientifiques n'échappent pas au phénomène du plafond de verre. Dans ce graphique par exemple, qui représente les scientifiques dans la population universitaire, on le voit clairement. :
En Belgique, elles sont presque 50% des étudiants et représentent encore pas mal des thésards avant de voir leur représentation baisser sensiblement, alors que c'est l'inverse pour les hommes.
Une campagne nécessaire donc pour casser le cliché d'une science réservée aux hommes. Mais pourquoi le faire en jouant sur d'autres clichés ?
Rose, hauts-talons et taille mannequin. C'est donc cela qu'il faut quand on est une femme et qu'on veut se lancer dans une carrière scientifique? A voir leur démarche, leurs petits pas de danse et leurs gloussements complices, on se sent soit sur un catwalk, soit en boîte, mais pas du tout dans un labo. Il faudrait rendre les sciences attrayantes et flashies pour intéresser les femmes. Nous ne pouvons donc pas nous intéresser à des sujets sérieux ?
Une mini et des talons, est-ce l'équipement réglementaire ? Il faut montrer de la cuisse. Ce clip s'adresse aux femmes ou aux hommes ? C'est vrai que nous, femmes, on aime toutes la mode et on se tuerait pour un petit pull en léopard. Est-il impossible d'imaginer une femme avec une blouse blanche ? Ou juste devant un microscope tiens, même si tout cela relève d'un autre cliché: celui du scientifique à lunettes. Un cliché qui n'est même pas épargné au seul homme du clip, mais qui est aussi le seul à se tenir devant un instrument scientifique. D'ailleurs, à voir son air sceptique quand il réajuste ses lunettes, lui non plus n'est pas convaincu.
http://www.topito.com/top-signesfac-science |
Femmes, intéressez-vous aux sciences, vous y apprendrez à faire du maquillage et comme ça vous pourrez masquer vos boutons. Ou vos cernes. Fin bref, vous serez encore plus jolies quoi ! Et tant pis pour le SIDA ou le cancer du sein. C'est bien moins important qu'un nouveau fond de teint.
Oh tiens, on échappe même pas à la fausse surprise et à la bouche ouverte. Cool.
Les réactions de femmes scientifiques se sentant insultées par la campagne ne se sont pas faites attendre. Ici, celle de l'astronome Meghan Gray qui parle de son quotidien de scientifique en comparaison avec cette campagne.
La campagne s'adresse spécifiquement aux jeunes femmes de 13 à 17 ans puisque c'est à cet âge que l'on choisit son futur métier. Cette vision bien caricaturale de ce qui intéresse nos adolescentes, on l'a doit à une boîte de marketing, Emakina, qui n'est pas étrangère au mauvais goût prononcé. En 2007, ils ont été condamné pour une campagne intitulée "Rent a wife" ("Louez une femme"). La vidéo a été retirée du site de l'UE suite au tollé général provoqué. Étonnant ?
vendredi 15 juin 2012
Toutes en Jup' cet été !
C'est l'été. Au menu : à boire et à manger, une boisson infecte et de la malbouffe, qu'on essaie de nous vendre en surfant sur les clichés. Miam(i).
Avec le retour des beaux jours (en Belgique, ça veut dire que tu sors tes bottes en caoutchouc au lieux de tes Moonboots), on n'en pouvait déjà plus des "Perdez trente kilos avant la plage", "Sculptez-vous un corps de sirène", "Moi, en mieux ! " (ce qui, vu la photo, veut dire "moi anorexique"). Deux nouvelles pubs ont récemment fleuri dans nos rues. Elles ne s'adressent pas aux femmes, mais à Jean-Charles, homme blanc de 30 ans, qui pense que la vie, c'est comme dans les pornos.
Avec Jupiler, les hommes savent pourquoi. Ils pourront donc peut-être m'expliquer ce qu'est un vrai dur. Mais surtout ce qu'est un faux dur. Bon c'est vrai, l'image nous permet de deviner. Le vrai dur est musclé. Vraiment musclé hein, du genre à avoir tellement travaillé les épaules qu'on ne peut plus distinguer son cou. Le vrai dur, il ne décapsule pas sa canette avec les mains, quelle idée. C'est avec ses dents bien sûr qu'il ouvre sa canette. Le vrai dur d'ailleurs ne contrôle pas sa force. C'est tout le dessus de sa canette qu'il arrache violemment, provoquant une véritable éjaculation du produit. Pratique. J'imagine bien la scène dans le tram.
Le vrai dur est donc un vrai violent, on s'en doute.
Ouch. C'est parce que la boisson s'appelle "Force" qu'ils en rajoutent six couches ? Déjà que leur bière n'est pas des plus réussies, je me demande si Jupiler a raison de s'essayer à nous vendre une boisson qui goûte la bière... mais n'est pas de la bière. Une hérésie en somme. La cible est l'homme de 30 ans minimum nous apprend-t-on, j'avais donc raison en imaginant Jean-Charles devant cette affiche qui doit se dire qu'arracher le dessus de sa canette, c'est quand même une belle performance. Du moment qu'il ne confond pas la canette avec sa copine, on est sauvé.
Autre pub, autre univers pour Jean-Charles, les publicités Quick nous vendant deux hamburgers.
Ça donne faim. Félicitons d'abord les publicitaires pour leur recherche créative ou le "-Imagine: quatre meufs en maillots rouge, pour la référence à Alerte à Malibu tu vois, qui portent un hamburger géant (?) en souriant aux passants, génial non ? -Ecoute Bruno, je suis pas contre, les trucs bien misogynes, j'aime ça tu sais bien mais ils nous ont commandé deux affiches différentes. -C'est rien, on les colorie en bleu, on change la couleur du fond et puis voilà. -Bravo Bruno, voici ton chèque de 30.000 euros".
C'est vrai qu'il ne fait pas beau en Belgique, jouer sur Miami Bitch (ah non pardon, Beach, autant pour moi), bien vu.
L'histoire ne dit pas: 1) Pourquoi elles transportent cet hamburger sur une planche de surf géant ? 2) A qui est-ce qu'elles l'apportent ? Au géant Gulliver qui s'est perdu à Miami ? 3) Pourquoi ils n'ont pas engagé un mec qui sait travailler sur Photoshop? Parce que le découpage de cuisses à l'arrache, non. Juste non. Qu'on laisse les cuisses comme elles sont. Et je ne parle même pas des fausses robes, qui s'avèrent être, quand on y regarde d'un peu plus près, de simples coloriages de bleu que, même moi, j'aurais pu faire. Joli effort aussi de la rhabiller un peu, mais bon faut pas abuser, ils en ont quand même garder deux en maillot. Un peu de sérieux. Des maillots bien moulants et des hamburgers bien gras, le bonheur de Jean-Charles.
Les mecs boivent une boisson qui s'appellent Force, les femmes servent à porter un hamburger, que non elles ne mangent pas, quelle idée, comment entrer dans son maillot après. Ça fait un peu penser aux esclaves qui transportent les riches colons dans les colonies. Tout un programme.
"Au point que certains médias perdent tout sens commun en posant l'affolante question : comment réussir à entrer dans son maillot d'ici l'été? [...] N'importe qui peut y arriver rapidement. En mettant une jambe dans chacun des espaces prévus à cet effet. Une méthode infaillible qui convient à toutes les tailles et à tous les modèles" (Anne Pochet dans Victoire, supplément du journal Le Soir)
Avec le retour des beaux jours (en Belgique, ça veut dire que tu sors tes bottes en caoutchouc au lieux de tes Moonboots), on n'en pouvait déjà plus des "Perdez trente kilos avant la plage", "Sculptez-vous un corps de sirène", "Moi, en mieux ! " (ce qui, vu la photo, veut dire "moi anorexique"). Deux nouvelles pubs ont récemment fleuri dans nos rues. Elles ne s'adressent pas aux femmes, mais à Jean-Charles, homme blanc de 30 ans, qui pense que la vie, c'est comme dans les pornos.
Avec Jupiler, les hommes savent pourquoi. Ils pourront donc peut-être m'expliquer ce qu'est un vrai dur. Mais surtout ce qu'est un faux dur. Bon c'est vrai, l'image nous permet de deviner. Le vrai dur est musclé. Vraiment musclé hein, du genre à avoir tellement travaillé les épaules qu'on ne peut plus distinguer son cou. Le vrai dur, il ne décapsule pas sa canette avec les mains, quelle idée. C'est avec ses dents bien sûr qu'il ouvre sa canette. Le vrai dur d'ailleurs ne contrôle pas sa force. C'est tout le dessus de sa canette qu'il arrache violemment, provoquant une véritable éjaculation du produit. Pratique. J'imagine bien la scène dans le tram.
Le vrai dur est donc un vrai violent, on s'en doute.
Ouch. C'est parce que la boisson s'appelle "Force" qu'ils en rajoutent six couches ? Déjà que leur bière n'est pas des plus réussies, je me demande si Jupiler a raison de s'essayer à nous vendre une boisson qui goûte la bière... mais n'est pas de la bière. Une hérésie en somme. La cible est l'homme de 30 ans minimum nous apprend-t-on, j'avais donc raison en imaginant Jean-Charles devant cette affiche qui doit se dire qu'arracher le dessus de sa canette, c'est quand même une belle performance. Du moment qu'il ne confond pas la canette avec sa copine, on est sauvé.
Autre pub, autre univers pour Jean-Charles, les publicités Quick nous vendant deux hamburgers.
Ça donne faim. Félicitons d'abord les publicitaires pour leur recherche créative ou le "-Imagine: quatre meufs en maillots rouge, pour la référence à Alerte à Malibu tu vois, qui portent un hamburger géant (?) en souriant aux passants, génial non ? -Ecoute Bruno, je suis pas contre, les trucs bien misogynes, j'aime ça tu sais bien mais ils nous ont commandé deux affiches différentes. -C'est rien, on les colorie en bleu, on change la couleur du fond et puis voilà. -Bravo Bruno, voici ton chèque de 30.000 euros".
C'est vrai qu'il ne fait pas beau en Belgique, jouer sur Miami Bitch (ah non pardon, Beach, autant pour moi), bien vu.
L'histoire ne dit pas: 1) Pourquoi elles transportent cet hamburger sur une planche de surf géant ? 2) A qui est-ce qu'elles l'apportent ? Au géant Gulliver qui s'est perdu à Miami ? 3) Pourquoi ils n'ont pas engagé un mec qui sait travailler sur Photoshop? Parce que le découpage de cuisses à l'arrache, non. Juste non. Qu'on laisse les cuisses comme elles sont. Et je ne parle même pas des fausses robes, qui s'avèrent être, quand on y regarde d'un peu plus près, de simples coloriages de bleu que, même moi, j'aurais pu faire. Joli effort aussi de la rhabiller un peu, mais bon faut pas abuser, ils en ont quand même garder deux en maillot. Un peu de sérieux. Des maillots bien moulants et des hamburgers bien gras, le bonheur de Jean-Charles.
Les mecs boivent une boisson qui s'appellent Force, les femmes servent à porter un hamburger, que non elles ne mangent pas, quelle idée, comment entrer dans son maillot après. Ça fait un peu penser aux esclaves qui transportent les riches colons dans les colonies. Tout un programme.
http://users.skynet.be/aloube/colonial.htm |
mercredi 30 mai 2012
La violence conjugale à Liège
La violence conjugale était la première cause d'arrestation à Liège en 2011. Deux reportages sur le terrain, réalisés dans le cadre d'une collaboration ULB/INRACI.
Reportage 1 : introduction à la problématique de la violence conjugale à Liège avec Florence Ronveaux du collectif contre les violences conjugales et l'exclusion et Julie Cost, avocate spécialiste en droit des familles
Journaliste: Camille Wernaers / Cameraman: Philippe Mottet
Reportage 2 : le témoignage d'une victime de violences conjugales
Journaliste : Marion Boi / Cameraman : Martin Loeckx
A lire : http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/701694/la-violence-conjugale-premiere-cause-d-arrestation-a-liege.html
lundi 21 mai 2012
C'est quoi le sexe fort ?
Une nouvelle campagne de pub pour Orangina est diffusée depuis plusieurs mois. Avec le slogan "C'est qui le sexe fort?", elle met en scène des hommes humiliés par des femmes. Une campagne que certains appellent féministe. Alors, féministe ?
Orangina. Vous savez cette boisson chimique, trop sucrée et trop colorée. Pour se démarquer de ses concurrents (du genre Coca-Cola, un tout petit concurrent qui fait beaucoup dans le genre boisson santé), il faut innover. Alors Jean-Marc, dans son petit bureau de publicitaire, a trouvé une idée lumineuse :
"Le cul fait vendre. Mais le cul fait tellement vendre qu'on l'utilise partout. Une femme en maillot, pff déjà vu. So 2009 quoi tu vois". Et donc Jean-Marc, qui regarde beaucoup de vidéos illégales sur internet, s'est dit qu'il allait nous vendre du rêve en nous transformant en animaux. Et attention hein. Pas en n'importe quels animaux : à la femme le rôle de biche ou de lapine (Jean-Marc, repose ce magazine Playboy !), à l'homme le rôle d'ours. Bien poilu et musclé. Waw. C'est sûr, ça nous change. Et quoi Jean-Marc, t'as oublié la vache et la baleine? Pas folle la guêpe.
Bref. Le petit Jean-Marc, il a vision étrange de ces animaux, c'est lié aux vidéos illégales qu'ils regardent. Il a réussi à leur coller des prothèses aux seins et aux fesses. Le biche se trémousse, l'ours la mate, ils se tripotent. Innovant. Aujourd'hui, ce sont des pubs encore meilleures qui tournent sur nos écrans. Une hyène (?) appelle son petit-ami, petit-ami en tablier qui visiblement attend tendrement sa dulcinée dans la cuisine pour manger les yeux dans les yeux. Sauf que la hyène, elle a décidé de se faire une bouffe avec ses copines, normal quoi. Elle le jette donc sans prendre de gants.
Joli rire. L'autre nous montre une femme louve (?) qui rompt avec son petit-ami.
La femme, cette chienne qui court derrière le cul des hommes. Super. Et classieux.
Notons d'abord que ces publicités nous vendent la marque MissO de la gamme, marque light. Donc marque pour les femmes. Des animaux, les femmes, mais des animaux minces. Bien sûr. Et quoi, c'est nécessaire d'avoir un sexe "fort"? Faut-il absolument un dominant et un dominé ? Est-ce qu'on veut vraiment remplacer un rapport de pouvoir à un autre ? Une pub éminemment sexiste donc. Des hommes soumis, qui pleurent et qui cuisinent, des femmes méchantes, cruelles, indépendantes et immatures. On a bien compris que les comportements, hyper-stéréotypés, des hommes et des femmes sont inversés. Certains disent que cela fait réfléchir aux comportement des hommes envers les femmes. Je n'y crois pas. Parce que ces comportements sont beaucoup trop stéréotypés. La femme moderne remplace l'homme moderne, elle aussi sans coeur... mais l'obligation de minceur en plus. Une vision super évoluée des rapports hommes-femmes.
Et quoi, il y avait un souci avec les anciennes publicités ? Une femme au volant, c'est pas assez sexistes peut-être ?
Bien sûr que dans la plupart des pubs, la femme est faible, superficielle, juste là pour l'utilisation de son corps. Et on voudrait me faire croire que ce rôle-ci est mieux ? On est pas censés être créatif quand on travaille dans la publicité ? On ne sait rien inventer de mieux que ça ? Les féminismes prônent pour des rapports égalitaires entre hommes et femmes. Dénoncer le patriarcat et les différences hommes-femmes ne veut pas dire vouloir devenir un substitut aux hommes. Dénoncer des rapports de dominance ne veut pas dire en vouloir d'autres. Qui voudrait devenir ce qu'il dénonce ? C'est quoi le sexe fort? Une belle connerie.
Orangina. Vous savez cette boisson chimique, trop sucrée et trop colorée. Pour se démarquer de ses concurrents (du genre Coca-Cola, un tout petit concurrent qui fait beaucoup dans le genre boisson santé), il faut innover. Alors Jean-Marc, dans son petit bureau de publicitaire, a trouvé une idée lumineuse :
"Le cul fait vendre. Mais le cul fait tellement vendre qu'on l'utilise partout. Une femme en maillot, pff déjà vu. So 2009 quoi tu vois". Et donc Jean-Marc, qui regarde beaucoup de vidéos illégales sur internet, s'est dit qu'il allait nous vendre du rêve en nous transformant en animaux. Et attention hein. Pas en n'importe quels animaux : à la femme le rôle de biche ou de lapine (Jean-Marc, repose ce magazine Playboy !), à l'homme le rôle d'ours. Bien poilu et musclé. Waw. C'est sûr, ça nous change. Et quoi Jean-Marc, t'as oublié la vache et la baleine? Pas folle la guêpe.
Bref. Le petit Jean-Marc, il a vision étrange de ces animaux, c'est lié aux vidéos illégales qu'ils regardent. Il a réussi à leur coller des prothèses aux seins et aux fesses. Le biche se trémousse, l'ours la mate, ils se tripotent. Innovant. Aujourd'hui, ce sont des pubs encore meilleures qui tournent sur nos écrans. Une hyène (?) appelle son petit-ami, petit-ami en tablier qui visiblement attend tendrement sa dulcinée dans la cuisine pour manger les yeux dans les yeux. Sauf que la hyène, elle a décidé de se faire une bouffe avec ses copines, normal quoi. Elle le jette donc sans prendre de gants.
Joli rire. L'autre nous montre une femme louve (?) qui rompt avec son petit-ami.
La femme, cette chienne qui court derrière le cul des hommes. Super. Et classieux.
Notons d'abord que ces publicités nous vendent la marque MissO de la gamme, marque light. Donc marque pour les femmes. Des animaux, les femmes, mais des animaux minces. Bien sûr. Et quoi, c'est nécessaire d'avoir un sexe "fort"? Faut-il absolument un dominant et un dominé ? Est-ce qu'on veut vraiment remplacer un rapport de pouvoir à un autre ? Une pub éminemment sexiste donc. Des hommes soumis, qui pleurent et qui cuisinent, des femmes méchantes, cruelles, indépendantes et immatures. On a bien compris que les comportements, hyper-stéréotypés, des hommes et des femmes sont inversés. Certains disent que cela fait réfléchir aux comportement des hommes envers les femmes. Je n'y crois pas. Parce que ces comportements sont beaucoup trop stéréotypés. La femme moderne remplace l'homme moderne, elle aussi sans coeur... mais l'obligation de minceur en plus. Une vision super évoluée des rapports hommes-femmes.
Et quoi, il y avait un souci avec les anciennes publicités ? Une femme au volant, c'est pas assez sexistes peut-être ?
Bien sûr que dans la plupart des pubs, la femme est faible, superficielle, juste là pour l'utilisation de son corps. Et on voudrait me faire croire que ce rôle-ci est mieux ? On est pas censés être créatif quand on travaille dans la publicité ? On ne sait rien inventer de mieux que ça ? Les féminismes prônent pour des rapports égalitaires entre hommes et femmes. Dénoncer le patriarcat et les différences hommes-femmes ne veut pas dire vouloir devenir un substitut aux hommes. Dénoncer des rapports de dominance ne veut pas dire en vouloir d'autres. Qui voudrait devenir ce qu'il dénonce ? C'est quoi le sexe fort? Une belle connerie.
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samedi 19 mai 2012
Les femmes font leur festival
Article publié dans les pages Bruxelles du journal Le Soir, du samedi et dimanche 19 et 20 mai 2012
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dimanche 29 avril 2012
Féminisme Bla Bla
Un FN français en quête de respectabilité qui joue sur l'idée d'égalité homme-femme, Caroline Fourest, féministe notoire, qui reçoit un Y'a Bon Award, et chez nous, le Vlaams Belang qui dénonce le port de la burqa par une campagne prônant la libération des femmes. Drôle de temps pour le féminisme.
On ne naît pas féministe. On le devient. Moi, par exemple, si je suis devenue féministe, c'est d'abord en rapport avec ce que j'ai vécu, et ensuite parce que j'y ai trouvé un espace de tolérance et de liberté. J'ai adhéré à un féminisme dans lequel "être une femme", ce n'est pas avoir telle attitude, porter tel vêtement, exercer tel métier, montrer ses cheveux ou ses cuisses, ou encore avoir des enfants."Ras-le bol, foutez-moi la paix". Voilà ce qu'il dit mon féminisme. Si je porte une jupe, cela ne fait pas de moi une salope. Si j'aime une femme alors que je suis une femme (ou un homme si je suis un homme), cela ne fait pas de moi une erreur de la nature ou un(e) pervers(e). Si je porte un voile, cela ne fait pas de moi une victime. J'ai participé à une parodique "Marche des Salopes", où l'on manifestait pour le droit de porter ce que l'on veut dans l'espace public. Une marche qui a failli compter dans ses rangs une association de femmes voilées, malheureusement prévenue top tard, elles aussi victimes de discriminations comme l'a rappelé un récent rapport d'Amnesty International.
"J'entends de plus en plus de témoignages sur le fait que dans certains quartiers, il ne fait pas bon être femme ni homosexuel". Cette phrase est de Marine Le Pen. Marine Le Pen, et ses 17,9%, qui a joué sur l'égalité homme-femme et le féminisme pour fustiger une communauté tout entière durant sa campagne et qui propose d'interdire le voile. Alors comme ça, le machisme serait propre à l'islam? Elle croit peut-être faire partie de la très Guéante civilisation, celle qui vaut mieux que les autres? Elle sort dehors ? Ça lui arrive de voir les publicités qui nous nettoient le cerveau à chaque coin de rue? Est-ce qu'elle les voit les femmes-potiches des émissions de TF1? Elle a vu les chiffres du viol et de la violence conjugale dans son pays? Elle sait que les femmes sont encore sous-représentées partout? Madame Le Pen n'a rien d'une féministe, elle qui insiste toujours sur son rôle de mère, elle qui estime qu'un avortement peut être "confortable", elle qui propose de ne plus le rembourser mais qui veut faciliter l'accès aux crèches. Elle a d'ailleurs été très claire: "Le seul progrès pour les femmes est de rester à la maison". Une femme, c'est une mère, une femme, ça porte pas le voile. Chouette.
Il faudra rappeler à Madame Le Pen qu'il y a très peu d'endroits où il fait bon d'être homosexuel ou femme. D'ailleurs, que propose-t-elle pour aider les homosexuels ? Quand on me prend à partie en me disant que si je suis féministe, alors je suis contre le port du voile, j'ai envie d'hurler que bien sûr que non. C'est contre le port forcé du voile que je me bats. Tout comme je me bats contre le port forcé de la jupe, celle des uniformes des écoles catholiques par exemple, ou contre le port forcé du mini-short, celui des danseuses de The Voice. Par exemple. Voilà contre quoi je me bats. Je suis féministe et ne crois pas qu'une religion soit meilleure qu'une autre en matière de considération des femmes. Il y a en ce sens un "deux poids deux mesures" répugnant. Marine Le Pen soutient-elle les pressions, parfois violentes, des catholiques intégristes envers ceux qui les dérangent : médecins pratiquant l'avortement ou metteurs en scène un peu trop "ambitieux" ?
En attendant, les jeunes FN de la féministe Marine Le Pen utilisent des images subliminales de femmes en lingerie dans leurs vidéos (vidéos qui sont depuis passées en privé sur Youtube). Chouette.
En Belgique, un Question à la Une fait un tollé en utilisant notamment un prêche anti-journée de la femme pour illustrer sa question de départ : faut-il craindre la montée de l'islam ? (sic). Moi j'ai peur quand personne ne se demande s'il faut avoir peur d'une religion qui protège des pédophiles notoires, prêche contre le port du préservatif, est contre l'ordination des femmes, a créé le mythe d'Eve la salope et de Marie la vierge, et compte en ces rangs des tarés du genre Breivik. Franchement, mettez-lui la même musique de rave party, le même montage foireux et les mêmes caméras cachées, et ce docu a du potentiel. Et le communauté juive intégriste d'Anvers, qui s'en soucie?
En Belgique, le parti d'extrême-droite Vlaams Belang décide lui aussi de cibler les femmes en s'offusquant du port de la burqa (encore elle). En créant "ni pute, ni esclave" et en lançant une campagne appelée "Femmes contre l'islamisation", ils jouent encore sur l'égalité homme-femme, estimant que l'islam n'est pas compatible avec cette idée et que, bien sûr, seuls eux pourront libérer les femmes. Pour l'affiche de la campagne c'est la fifille de Dewinter, président du parti, qui s'affiche portant un "burkini" (sic), code-barrée d'un "liberté ou islam ? Osez choisir". D'accord d'accord. Première chose, elle porte un niquab et pas une burqa. Deuxième chose, joli maillot. Comme si l'instrumentalisant du corps d'une jeune femme de 19 ans était une bonne chose. Donc aujourd'hui pour être libre, il faut montrer de la cuisse ? Mais c'est contradictoire monsieur Dewinter. Sans parler du bel exemple de respect des femmes (de sa fille, ici). Précisons aussi, à toutes fins utiles, qu'en Belgique, il n'y a pas tellement de femmes qui portent la burqa.
Je suis féministe et le choix de porter un voile ne me dérange pas. Comme celui de ne pas en porter. Je suis féministe et j'en ai marre qu'on pointe du doigt une religion quand aucune autre ne fait mieux en regard de droits de la femme. Je ne me sens pas une seconde menacée par une femme voilée. Je me sens menacée par l'anorexie des fillettes de six ans. Par l'instrumentalisation du corps de la femme et l'hyper-sexualisation de notre société. Par ceux qui oeuvrent contre l'avortement. Par le taux de viol et de violence conjugale, qui touchent tous les milieux. Je suis féministe et je refuse de réimposer un nouveau schéma, estimant qu'une femme libérée et normale, c'est cela, et rien d'autre. Je n'aurai jamais d'enfants (parce que je n'en veux pas) quand d'autres porteront un voile toute leur vie. Je suis sûre que ces deux choix peuvent être incompris ou mal compris.
Mais bon sang, comme si on avait quelque chose de mieux à leur offrir? Si elles retirent leur voile, seront-elles seulement plus respectées ? Bien sûr que non.C'est bien joli de s'offusquer des femmes voilées, tout en s'abreuvant de publicités et de clips (ou d'affiches électorales puantes) présentant des femmes nues, offertes, et salopes comme seuls modèles. Moi je peux comprendre qu'on ne s'y retrouve pas, je ne m'y retrouve pas.
Vive l'époque du "Féminisme BlaBla", celui qu'on utilise, comme la burqa, à mauvais escient et avec une énorme croix dans l'oeil. Celui qu'on utilise contre la société multiculturelle, dans une entreprise destinée à monter les uns contre les autres. Celui qu'on utilise pour surfer sur un populisme de droite à l'opposé même des fondements féministes et gagner des électeurs. Et ça me répugne. Au plus haut point.
A lire :
http://www.agoravox.fr/actualites/citoyennete/article/la-femme-la-religion-et-le-voile-114079
http://www.france24.com/fr/20120411-un-an-loi-port-voile-integral-niqab-espace-public-mesure-liberticide-femmes-islam-france
On ne naît pas féministe. On le devient. Moi, par exemple, si je suis devenue féministe, c'est d'abord en rapport avec ce que j'ai vécu, et ensuite parce que j'y ai trouvé un espace de tolérance et de liberté. J'ai adhéré à un féminisme dans lequel "être une femme", ce n'est pas avoir telle attitude, porter tel vêtement, exercer tel métier, montrer ses cheveux ou ses cuisses, ou encore avoir des enfants."Ras-le bol, foutez-moi la paix". Voilà ce qu'il dit mon féminisme. Si je porte une jupe, cela ne fait pas de moi une salope. Si j'aime une femme alors que je suis une femme (ou un homme si je suis un homme), cela ne fait pas de moi une erreur de la nature ou un(e) pervers(e). Si je porte un voile, cela ne fait pas de moi une victime. J'ai participé à une parodique "Marche des Salopes", où l'on manifestait pour le droit de porter ce que l'on veut dans l'espace public. Une marche qui a failli compter dans ses rangs une association de femmes voilées, malheureusement prévenue top tard, elles aussi victimes de discriminations comme l'a rappelé un récent rapport d'Amnesty International.
"J'entends de plus en plus de témoignages sur le fait que dans certains quartiers, il ne fait pas bon être femme ni homosexuel". Cette phrase est de Marine Le Pen. Marine Le Pen, et ses 17,9%, qui a joué sur l'égalité homme-femme et le féminisme pour fustiger une communauté tout entière durant sa campagne et qui propose d'interdire le voile. Alors comme ça, le machisme serait propre à l'islam? Elle croit peut-être faire partie de la très Guéante civilisation, celle qui vaut mieux que les autres? Elle sort dehors ? Ça lui arrive de voir les publicités qui nous nettoient le cerveau à chaque coin de rue? Est-ce qu'elle les voit les femmes-potiches des émissions de TF1? Elle a vu les chiffres du viol et de la violence conjugale dans son pays? Elle sait que les femmes sont encore sous-représentées partout? Madame Le Pen n'a rien d'une féministe, elle qui insiste toujours sur son rôle de mère, elle qui estime qu'un avortement peut être "confortable", elle qui propose de ne plus le rembourser mais qui veut faciliter l'accès aux crèches. Elle a d'ailleurs été très claire: "Le seul progrès pour les femmes est de rester à la maison". Une femme, c'est une mère, une femme, ça porte pas le voile. Chouette.
http://lionel-abbo.over-blog.com/ |
Il faudra rappeler à Madame Le Pen qu'il y a très peu d'endroits où il fait bon d'être homosexuel ou femme. D'ailleurs, que propose-t-elle pour aider les homosexuels ? Quand on me prend à partie en me disant que si je suis féministe, alors je suis contre le port du voile, j'ai envie d'hurler que bien sûr que non. C'est contre le port forcé du voile que je me bats. Tout comme je me bats contre le port forcé de la jupe, celle des uniformes des écoles catholiques par exemple, ou contre le port forcé du mini-short, celui des danseuses de The Voice. Par exemple. Voilà contre quoi je me bats. Je suis féministe et ne crois pas qu'une religion soit meilleure qu'une autre en matière de considération des femmes. Il y a en ce sens un "deux poids deux mesures" répugnant. Marine Le Pen soutient-elle les pressions, parfois violentes, des catholiques intégristes envers ceux qui les dérangent : médecins pratiquant l'avortement ou metteurs en scène un peu trop "ambitieux" ?
En attendant, les jeunes FN de la féministe Marine Le Pen utilisent des images subliminales de femmes en lingerie dans leurs vidéos (vidéos qui sont depuis passées en privé sur Youtube). Chouette.
"des associations [...] demandent des gymnases pour organiser des tournois de basket réservés aux femmes, voilées, pour en plus lever des fonds pour le Hamas". Cette autre phrase émane de Caroline Fourest. En tant qu'écolière dans une école catholique, je n'ai jamais eu aucun cours de sport en commun avec les garçons. Oui, oui même quand on jouait au basket. Elle qui tient tant à la laïcité, elle pourrait écrire un petit bouquin là-dessus, non? Une conférence avortée à l'ULB aux sons des Burqua Bla Bla plus tard, elle reçoit un Y'a Bon Award, récompensant les plus beaux propos xénophobes, pour cette phrase. Pourquoi Burqua Bla Bla d'ailleurs ? "Les Français sont vraisemblablement plus nombreux à connaître le nombre de minarets en Suisse (quatre) et de « burqas » en France (trois cent soixante-sept) qu’à savoir que le Trésor public a perdu 20 milliards d’euros à la suite d’une décision « technique » de l’exécutif", voilà ce qu'écrit Serge Halimi en introduction de son article intitulé Burqa Bla Bla (tiens, tiens). Utilise-t-on le débat sur le halal et sur la burqa pour éviter de parler d'autres sujets? Et le voilà qui continue : "Mais comment ne pas juger cocasse qu’une droite qui a presque partout associé son destin à celui des Eglises, du patriarcat et de l’ordre moral se découvre soudain éperdue de laïcité, de féminisme, de libre-pensée ? Pour elle aussi, l’islam accomplit des miracles !"
http://bougnoulosophe.blogspot.com |
En Belgique, un Question à la Une fait un tollé en utilisant notamment un prêche anti-journée de la femme pour illustrer sa question de départ : faut-il craindre la montée de l'islam ? (sic). Moi j'ai peur quand personne ne se demande s'il faut avoir peur d'une religion qui protège des pédophiles notoires, prêche contre le port du préservatif, est contre l'ordination des femmes, a créé le mythe d'Eve la salope et de Marie la vierge, et compte en ces rangs des tarés du genre Breivik. Franchement, mettez-lui la même musique de rave party, le même montage foireux et les mêmes caméras cachées, et ce docu a du potentiel. Et le communauté juive intégriste d'Anvers, qui s'en soucie?
En Belgique, le parti d'extrême-droite Vlaams Belang décide lui aussi de cibler les femmes en s'offusquant du port de la burqa (encore elle). En créant "ni pute, ni esclave" et en lançant une campagne appelée "Femmes contre l'islamisation", ils jouent encore sur l'égalité homme-femme, estimant que l'islam n'est pas compatible avec cette idée et que, bien sûr, seuls eux pourront libérer les femmes. Pour l'affiche de la campagne c'est la fifille de Dewinter, président du parti, qui s'affiche portant un "burkini" (sic), code-barrée d'un "liberté ou islam ? Osez choisir". D'accord d'accord. Première chose, elle porte un niquab et pas une burqa. Deuxième chose, joli maillot. Comme si l'instrumentalisant du corps d'une jeune femme de 19 ans était une bonne chose. Donc aujourd'hui pour être libre, il faut montrer de la cuisse ? Mais c'est contradictoire monsieur Dewinter. Sans parler du bel exemple de respect des femmes (de sa fille, ici). Précisons aussi, à toutes fins utiles, qu'en Belgique, il n'y a pas tellement de femmes qui portent la burqa.
http://fr.myeurop.info/ |
Je suis féministe et le choix de porter un voile ne me dérange pas. Comme celui de ne pas en porter. Je suis féministe et j'en ai marre qu'on pointe du doigt une religion quand aucune autre ne fait mieux en regard de droits de la femme. Je ne me sens pas une seconde menacée par une femme voilée. Je me sens menacée par l'anorexie des fillettes de six ans. Par l'instrumentalisation du corps de la femme et l'hyper-sexualisation de notre société. Par ceux qui oeuvrent contre l'avortement. Par le taux de viol et de violence conjugale, qui touchent tous les milieux. Je suis féministe et je refuse de réimposer un nouveau schéma, estimant qu'une femme libérée et normale, c'est cela, et rien d'autre. Je n'aurai jamais d'enfants (parce que je n'en veux pas) quand d'autres porteront un voile toute leur vie. Je suis sûre que ces deux choix peuvent être incompris ou mal compris.
Mais bon sang, comme si on avait quelque chose de mieux à leur offrir? Si elles retirent leur voile, seront-elles seulement plus respectées ? Bien sûr que non.C'est bien joli de s'offusquer des femmes voilées, tout en s'abreuvant de publicités et de clips (ou d'affiches électorales puantes) présentant des femmes nues, offertes, et salopes comme seuls modèles. Moi je peux comprendre qu'on ne s'y retrouve pas, je ne m'y retrouve pas.
Vive l'époque du "Féminisme BlaBla", celui qu'on utilise, comme la burqa, à mauvais escient et avec une énorme croix dans l'oeil. Celui qu'on utilise contre la société multiculturelle, dans une entreprise destinée à monter les uns contre les autres. Celui qu'on utilise pour surfer sur un populisme de droite à l'opposé même des fondements féministes et gagner des électeurs. Et ça me répugne. Au plus haut point.
A lire :
http://www.agoravox.fr/actualites/citoyennete/article/la-femme-la-religion-et-le-voile-114079
http://www.france24.com/fr/20120411-un-an-loi-port-voile-integral-niqab-espace-public-mesure-liberticide-femmes-islam-france
mardi 24 avril 2012
Jeux vidéo, strings en métal et petites culottes
Tera est un MMORPG (jeu de rôle massivement multijoueur) très attendu cette année. Tout droit venu de Corée et développé par Frogster (on retrouve également aux commandes le studio Ubisoft), il alimente la polémique entre joueurs avant même sa sortie. Pourquoi ?
Peu avant son lancement, prévu pour le 3 mai, quelques changements ont été opérés dans le contenu très sanglant et très sexualisé de la beta (la version jouable avant la sortie du jeu, utilisée pour identifier les problèmes éventuels), afin que le jeu puisse sortir pour les douze ans et plus. Les joueurs crient à la mauvaise communication et certains, horreur, malheur, ne comprennent pas qu'on ose habiller une femme dans un jeu vidéo. Oui effectivement. C'est très étrange, une femme plus habillée.
Ouch, c'est rose. Moi aussi, je veux la même tenue de combat. Rien que de devoir l'enfiler ça doit être du sport.
Peu avant son lancement, prévu pour le 3 mai, quelques changements ont été opérés dans le contenu très sanglant et très sexualisé de la beta (la version jouable avant la sortie du jeu, utilisée pour identifier les problèmes éventuels), afin que le jeu puisse sortir pour les douze ans et plus. Les joueurs crient à la mauvaise communication et certains, horreur, malheur, ne comprennent pas qu'on ose habiller une femme dans un jeu vidéo. Oui effectivement. C'est très étrange, une femme plus habillée.
Ouch, c'est rose. Moi aussi, je veux la même tenue de combat. Rien que de devoir l'enfiler ça doit être du sport.
Voici le contenu des modifications en
question :
-Le réglage de la violence (présence du sang) pour l'instant disparu
sera de retour après la sortie du jeu, exception faite des projections de sang
sur l'écran.
-Modifications des modèles 3D de personnages féminins
-Les modifications apportées à la race des Elins seront maintenues pour
protéger les audiences les plus jeunes et éviter d'attirer des joueurs
"malvenus".
On nous promet donc moins de sang et moins de sexe. Chouette. Parce que la madame là, elle fait peur (ah, c'est là qu'elle se cachait Ophélie Winter). Le communiqué officiel, sorti en réaction aux plaintes de joueurs pas contents de voir moins de fesse, ne fait aucun détour et parle donc
entre-autre des points suivants:
« Les Elins [personnage enfant, extrêmement sexualisé dans la version coréenne du jeu] ont été une nouvelle fois pointées du doigt. Oui, l'apparence des Elins a été
modifiée dans les versions américaine et européenne du jeu, non pas par demande
d'un organisme particulier, mais pour ne pas attirer des utilisateurs malvenus
sur TERA et pour également en protéger nos joueurs les plus jeunes. Tous les
partenaires impliqués dans ce projet ont donc décidé de demander à Bluehole
Studios de trouver une solution : ces derniers ont alors créé de nouvelles
textures et apparences pour les vêtements des Elins. Vous comprenez sans doute
que cet effort pour la protection des enfants était la meilleure chose à faire.
C'est du moins l'avis que nous partageons tous ici, à Frogster.
D'autres personnes
ont également pointé du doigt une supposée réduction de la taille de la
poitrine de certaines races ou l'apparence soi-disant moins « suggestive » de
certaines armures en comparaison... de la première bêta fermée coréenne. Sachez
que ces changements sont présents dans toutes les versions du jeu, y compris la
version coréenne ».
Les MMO coréens utilisent en effet un univers esthétique
très particulier. Les mondes colorés abritent des monstres fantastiques, des
animaux mignons, des guerriers aux épées gigantesques et des femmes hypersexualisées.
En haut-talons, avec des énormes seins et un look de poupée Barbie, les avatars
féminins des joueurs combattent le mal en mini-jupes. Un délire propre aux jeux
asiatiques ? Pas tout à fait, le MMORPG Age
of Conan utilisait les mêmes ficelles (de string) en 2008.
Il est même possible de surprendre des journalistes (hommes, bien sûr), en
pleine session test privée pour la presse s’arrêter de jouer à Guild Wars 2, un autre jeu ultra féministe, pour dévêtir et regarder
sous tous les angles les femmes qu’ils incarnent. Voilà, on a enfin compris à quoi sert la femme soi-disant forte et égale à l'homme dans le jeu vidéo. Désespérant.
Vous direz : personne ne
veut jouer un laideron. C’est faux. De nombreux joueurs aiment créer un
monstre ou un personnage collant à l’histoire qu’ils leur inventent (un pirate
aux cicatrises multiples, un ivrogne nain, un troll hirsute). Il existe donc
sûrement des joueurs (et des joueuses) désirant incarner des femmes à l’allure
normale, vêtu normalement (on se demande pourquoi les femmes ont des talons
hauts dans Diablo III ou pourquoi un
homme a le droit de porter une armure intégrale alors que le même équipement
devient des cuissardes sexy sur une femme). Ce sont des univers fantastiques,
d’accord, mais un peu de bon sens. Une armure protège le corps, un string en
métal non (et ça doit blesser en plus).
Mais dans le jeu qui nous concerne, Tera, on va encore plus loin. La race des Elins
posent quelques problèmes. Il s’agit en effet d’une race composée uniquement de petites
filles, aux tenues affriolantes. Au point de créer des vocations de pédophiles ? C'est
la crainte des studios de développement du jeu qui ont décidé de revêtir un peu
les avatars (un voile transparent par-ci, une allonge de jupe par-là, la belle affaire quoi). Ils sont presque aussi fort que Laurent Louis dans leur polémique.
En attendant, La
contradiction est là. Pour éviter un public « malvenu », il suffit de
proposer des modèles normaux et pas des prototypes de fantasmes de geek.
Qui a raison, qui a tort ? Les boites de productions qui décident de recouvrir une gamine en petite culotte d'un voile...transparent, pour faire gentil-gentil (et pour vendre le jeu à plus de monde)? Ou les joueurs (et pas les joueuses) qui se plaignent qu'on ose recouvrir d'un voile transparent une gamine en petite culotte? Se pose en filigrane la question de la "demande": est-ce que les gens veulent voir des gamines en petite culotte, est-ce que cela fait partie de leur conception d'un "bon" jeu ou est-ce qu'ils le réclament à grand cris parce qu'on ne leur donne rien d'autre pour le moment (le marché s'uniformisant dans ce sens)? Voilà une chouette version moderne de l'oeuf et de la poule.
Sur une idée originale et avec l'aide de Cédric Dautinger
Sur une idée originale et avec l'aide de Cédric Dautinger
dimanche 8 avril 2012
Nintendo, c'est trop mignon
Petits chiens (ou chats) mignons, couleurs fluos à gogo et personnages féminins idiots au possible, voilà la recette magique des publicités Nintendo pour vendre des jeux vidéo... aux femmes.
Cette nouvelle publicité Nintendo a de quoi laisser perplexe. Minauderies à l'appui, Nintendo nous fait comprendre cette vérité universelle : une fille, ça aime les animaux. Les animaux mignons. Faut pas abuser. Sourires débiles, regards ahuris et commentaires, comment dire ?, idiots, à la voir balader sa manette comme si c'était un vrai chien, et présenter le dit chien virtuel à ses techniciens, on doute vraiment pour sa santé mentale. Nolwenn, Nolwenn, les jeux vidéo, c'est pour du faux.
Ça c'est du regard vide. Presque le même qu'elle nous vendait pour nous vendre des shampoing Pantene (et quoi, il se vend pas bien son album en breton?). Donc bon on a compris, une fille, ça aime caresser virtuellement les pixels de chiens virtuels, leur lancer virtuellement des balles virtuelles et sourire béatement. A la voir faire, on dirait que c'est ça sa définition du paradis.Trop fort.
Dans une autre vidéo, Nolwenn est confronté à Nagui (subtile différence de couleur de manette, j'applaudis à une main, de l'autre je nettoie mon vomi. Heureusement ils nous ont épargné le rose).
Ils ont trop l'air heureux d'être là.
Ah non, pardon. C'est la tête naturelle de Nolwenn quand elle joue à ce jeu. Ça donne envie. J'avoue.
"Il est trooop mignon". Oui bon ça va, à voir ta bouche on avait déjà compris. Le message passe subtilement aussi, à la femme le "mignon", à l'homme le chien "viril" et "puissant"... ( un chien viril, ça sort d'où ? Mais qu'en penserait Freud !?). Depuis quand un huskie n'est pas un chien puissant ? Chuuut, Nolwenn n'a rien remarqué. Si par malheur, Nagui montre un quelconque intérêt pour les animaux mignons, on peut s'en moquer. Un homme, ça aime pas le mignon. Compris ?
On peut saluer l'effort de Nintendo d'essayer d'ouvrir le jeu vidéo à de nouveaux utilisateurs. Avec la Nintendo DS et la Wii, ce sont clairement les femmes, les familles et les personnes plus âgées qui sont visées. Et c'est très bien comme ça. Néanmoins, faut-il pour autant montrer des personnages féminins à l'air étrangement psychopathe? Se parler toute seule, est-ce un signe de bonne santé mentale ? Pousser des cris de poule, est-ce un signe de bien-être et d'amusement?
"Ooooh l'est trop mignooon". On commence à comprendre là. Ils vont nous le sortir dans toutes les pubs ?
"Bim boum, tulutulutulutuuuut, oui oui oui !". Non non non, elle n'a pas l'air atttardée ou défoncée. C'est juste une impression.
Bizarrement pour Mario Kart, la publicité ne nous montre que des mecs. Et ils ne parlent pas tout seuls eux au moins.
Quelle grande musicienne elle fait !
Des Nintendo 3DS à l'école ? Mais quelle bonne idée !! (Qui a laissé ce pauvre petit garçon jouer avec une manette rose? Mais que dirait Freud !?).
Ouch, ici ils nous ont pas épargné du rose, il y en a dans presque chaque scène. Je vous laisse, j'ai des courses de voitures à gagner, des zombies trop pas mignons à exploser et un sabre à déployer... sur une console noire. Laver ou sortir un chien sur un console bleue fluo ? C'est déjà assez chiant dans la vraie vie comme ça. Alors sur une console bleue. Fluo.
PS: un chien, ça ne s'échange pas vraiment comme dans le jeu, c'est une responsabilité. Pour les chats, c'est pas pareil.
Cette nouvelle publicité Nintendo a de quoi laisser perplexe. Minauderies à l'appui, Nintendo nous fait comprendre cette vérité universelle : une fille, ça aime les animaux. Les animaux mignons. Faut pas abuser. Sourires débiles, regards ahuris et commentaires, comment dire ?, idiots, à la voir balader sa manette comme si c'était un vrai chien, et présenter le dit chien virtuel à ses techniciens, on doute vraiment pour sa santé mentale. Nolwenn, Nolwenn, les jeux vidéo, c'est pour du faux.
http://www.entrevue.fr/ |
Ça c'est du regard vide. Presque le même qu'elle nous vendait pour nous vendre des shampoing Pantene (et quoi, il se vend pas bien son album en breton?). Donc bon on a compris, une fille, ça aime caresser virtuellement les pixels de chiens virtuels, leur lancer virtuellement des balles virtuelles et sourire béatement. A la voir faire, on dirait que c'est ça sa définition du paradis.Trop fort.
Dans une autre vidéo, Nolwenn est confronté à Nagui (subtile différence de couleur de manette, j'applaudis à une main, de l'autre je nettoie mon vomi. Heureusement ils nous ont épargné le rose).
http://actu-people.staragora.com/ |
Ah non, pardon. C'est la tête naturelle de Nolwenn quand elle joue à ce jeu. Ça donne envie. J'avoue.
"Il est trooop mignon". Oui bon ça va, à voir ta bouche on avait déjà compris. Le message passe subtilement aussi, à la femme le "mignon", à l'homme le chien "viril" et "puissant"... ( un chien viril, ça sort d'où ? Mais qu'en penserait Freud !?). Depuis quand un huskie n'est pas un chien puissant ? Chuuut, Nolwenn n'a rien remarqué. Si par malheur, Nagui montre un quelconque intérêt pour les animaux mignons, on peut s'en moquer. Un homme, ça aime pas le mignon. Compris ?
On peut saluer l'effort de Nintendo d'essayer d'ouvrir le jeu vidéo à de nouveaux utilisateurs. Avec la Nintendo DS et la Wii, ce sont clairement les femmes, les familles et les personnes plus âgées qui sont visées. Et c'est très bien comme ça. Néanmoins, faut-il pour autant montrer des personnages féminins à l'air étrangement psychopathe? Se parler toute seule, est-ce un signe de bonne santé mentale ? Pousser des cris de poule, est-ce un signe de bien-être et d'amusement?
"Ooooh l'est trop mignooon". On commence à comprendre là. Ils vont nous le sortir dans toutes les pubs ?
"Bim boum, tulutulutulutuuuut, oui oui oui !". Non non non, elle n'a pas l'air atttardée ou défoncée. C'est juste une impression.
Bizarrement pour Mario Kart, la publicité ne nous montre que des mecs. Et ils ne parlent pas tout seuls eux au moins.
Quelle grande musicienne elle fait !
Des Nintendo 3DS à l'école ? Mais quelle bonne idée !! (Qui a laissé ce pauvre petit garçon jouer avec une manette rose? Mais que dirait Freud !?).
Ouch, ici ils nous ont pas épargné du rose, il y en a dans presque chaque scène. Je vous laisse, j'ai des courses de voitures à gagner, des zombies trop pas mignons à exploser et un sabre à déployer... sur une console noire. Laver ou sortir un chien sur un console bleue fluo ? C'est déjà assez chiant dans la vraie vie comme ça. Alors sur une console bleue. Fluo.
PS: un chien, ça ne s'échange pas vraiment comme dans le jeu, c'est une responsabilité. Pour les chats, c'est pas pareil.
vendredi 30 mars 2012
Ferme ta bouche !
Grande tendance dans la publicité : le syndrome de la bouche ouverte. Outre de donner un air bovin plus qu'assuré aux mannequins, à quoi cela peut-il bien servir ?
Ferme ta bouche ! On ne me verra pas souvent donner cet ordre dans mes articles, surtout pas à destination des femmes, qui devraient certainement apprendre à l'ouvrir un peu plus, quoi qu'on en dise. Mais il est une tendance de la publicité qui commence à peser, les femmes, bouches ouvertes toutes ! Prenons un magazine féminin et comptons. Sur environ une trentaine de publicités, voici celles qui ont été prises la main dans le sac... à main.
Tiens, tiens les hommes eux gardent leurs bouches fermées...ça fait plus sérieux.
Sauf quand il s'agit d'afficher un sourire méprisant :
"Bitch, Please". Oui, vous avez bien lu, c'est une pub de 2012.
Les lèvres de la bouche entrouvertes font échos aux autres lèvres de la femme (et c'est encore mieux avec rouge à lèvre) et deviennent ainsi symbole de disponibilité sexuelle. Certains estiment aussi que la bouche ouverte des femmes dans la publicité participerait à suggérer un baiser ou une fellation. Jambes ouvertes et regards droits, mais soumis, dans l'objectif (pas trop confiant le regard, il faudrait pas faire croire qu'une femme ça peut avoir confiance en elle) finissent de compléter le tableau. Bref, la femme est encore reléguée à son rôle d'objet sexuel. D'autres répondront qu'une bouche fermée n'invite pas à "acheter le produit". Ce à quoi je réponds : et les publicités mettant en scène des hommes ? Ils font exception ? Ils ont un truc en plus qui leur permet de fermer la bouche mais d'être "ouverts" ? Drôle de débat.
En attendant, c'est clair, quand une femme ouvre la bouche, ce n'est pas pour parler, pas pour dire quelque chose d'intelligent. Sois ouverte et tais-toi.
Spécialiste du genre : H & M, qui en plus s'amuse à trouver les poses les plus ridicules possibles. C'est sûr, quand je marche dans la rue, je ressemble à ça :
"Comment je m'appelle?". En voilà une madame qui a l'air intelligente. On ne dirait pas du tout qu'un savant fou lui a fait subir une lobotomie. On dirait qu'il y a du vent aussi vu comment elle s'accroche à sa robe comme si c'était la dernière chose qui la tient à la raison...
En attendant mon tram, moi aussi je me tient comme ça. C'est plus confortable.
Très ressemblant, merci H&M :
Sur la plage? Je surveille mes cheveux, et si quelqu'un s'en approche, 'tention à ma pose de karaté super élaborée de la mort qui tue.
D'autres exemples, voici la nouvelle collection qui nous vend du rêve, pardon, des éclats de rire :
C'est sûr, en se tenant comme ça, on a l'air assurée et saine d'esprit. Il paraît que la publicité surfe sur nos codes de société et jamais, oh grand jamais, ne pourrait en créer d'autres. Première remarque : on se demande dans quelle société on vit en voyant ces images, censées la refléter. Deuxième remarque : c'est sûr qu'en tout cas, la publicité n'aide pas à imaginer d'autres modèles de société, nous renforçant dans les mêmes clichés.
Ouais, moi aussi ça me fatigue...
Ferme ta bouche ! On ne me verra pas souvent donner cet ordre dans mes articles, surtout pas à destination des femmes, qui devraient certainement apprendre à l'ouvrir un peu plus, quoi qu'on en dise. Mais il est une tendance de la publicité qui commence à peser, les femmes, bouches ouvertes toutes ! Prenons un magazine féminin et comptons. Sur environ une trentaine de publicités, voici celles qui ont été prises la main dans le sac... à main.
Tiens, tiens les hommes eux gardent leurs bouches fermées...ça fait plus sérieux.
Sauf quand il s'agit d'afficher un sourire méprisant :
"Bitch, Please". Oui, vous avez bien lu, c'est une pub de 2012.
Les lèvres de la bouche entrouvertes font échos aux autres lèvres de la femme (et c'est encore mieux avec rouge à lèvre) et deviennent ainsi symbole de disponibilité sexuelle. Certains estiment aussi que la bouche ouverte des femmes dans la publicité participerait à suggérer un baiser ou une fellation. Jambes ouvertes et regards droits, mais soumis, dans l'objectif (pas trop confiant le regard, il faudrait pas faire croire qu'une femme ça peut avoir confiance en elle) finissent de compléter le tableau. Bref, la femme est encore reléguée à son rôle d'objet sexuel. D'autres répondront qu'une bouche fermée n'invite pas à "acheter le produit". Ce à quoi je réponds : et les publicités mettant en scène des hommes ? Ils font exception ? Ils ont un truc en plus qui leur permet de fermer la bouche mais d'être "ouverts" ? Drôle de débat.
En attendant, c'est clair, quand une femme ouvre la bouche, ce n'est pas pour parler, pas pour dire quelque chose d'intelligent. Sois ouverte et tais-toi.
Spécialiste du genre : H & M, qui en plus s'amuse à trouver les poses les plus ridicules possibles. C'est sûr, quand je marche dans la rue, je ressemble à ça :
"Comment je m'appelle?". En voilà une madame qui a l'air intelligente. On ne dirait pas du tout qu'un savant fou lui a fait subir une lobotomie. On dirait qu'il y a du vent aussi vu comment elle s'accroche à sa robe comme si c'était la dernière chose qui la tient à la raison...
En attendant mon tram, moi aussi je me tient comme ça. C'est plus confortable.
Très ressemblant, merci H&M :
http://jedessine.com |
Sur la plage? Je surveille mes cheveux, et si quelqu'un s'en approche, 'tention à ma pose de karaté super élaborée de la mort qui tue.
http://www.modeuse.com |
D'autres exemples, voici la nouvelle collection qui nous vend du rêve, pardon, des éclats de rire :
C'est sûr, en se tenant comme ça, on a l'air assurée et saine d'esprit. Il paraît que la publicité surfe sur nos codes de société et jamais, oh grand jamais, ne pourrait en créer d'autres. Première remarque : on se demande dans quelle société on vit en voyant ces images, censées la refléter. Deuxième remarque : c'est sûr qu'en tout cas, la publicité n'aide pas à imaginer d'autres modèles de société, nous renforçant dans les mêmes clichés.
Ouais, moi aussi ça me fatigue...
dimanche 25 mars 2012
Photos : Au coeur de la manifestation pro-choix à Bruxelles
L'avortement. J'en ai déjà parlé ici. Et là. J'ai manifesté ce samedi 24 mars avec 2.200 autres personnes en sa faveur. Parce qu'en Hongrie, pays européen, qu'on nous dit "développé", l'avortement était autorisé. Et qu'il est plus que restreint aujourd'hui. Parce qu'un acquis n'est jamais vraiment acquis. Parce que 3.000 personnes ont manifesté l'année passée à Bruxelles contre l'avortement. Et qu'ils étaient 1.900 ce dimanche. Parce que dans la plupart des pays de l'Union Européenne, on sent un très clair retour à des idées intégristes et conservateurs de plus mauvaise augure. Alors j'ai manifesté. Voici mes photos.
A lire :
http://www.lesoir.be/debats/chats/2012-03-26/chat-le-droit-a-l-avortement-encore-un-debat-904869.php
A voir :
http://vimeo.com/39200739
A lire :
http://www.lesoir.be/debats/chats/2012-03-26/chat-le-droit-a-l-avortement-encore-un-debat-904869.php
A voir :
http://vimeo.com/39200739
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